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12 juin 2012

Le focus


Je ressens un profond malaise présentement en raison de la tournure de la "crise étudiante".

Malaise parce que ce dont on parle le plus, ce n’est pas de l'inaction du gouvernement, ou du point de vue plutôt ambiguë des différentes associations étudiantes, mais plutôt du travail des policiers. On détourne notre attention du vrai problème, pour des raisons de marketing. On attire le focus sur la violence, pour vendre du journal et augmenter les cotes d’écoutes. Parce que la politique à proprement dit, ce n’est pas ce qu’il y a de plus émoustillant, on s’entend.

Est-ce correct que les gens manifestent? Oui. Est-ce possible et normal que dans la tourmente il y ait des abus d’un côté comme de l’autre? Pense que oui.

Les policiers, comme les manifestants, sont humains. Humains. Qui dit humain, dit émotions. Et c’est plus que normal d’avoir des émotions quand on travaille en surtemps depuis des mois, stressé d’être blessé à chaque instant, et de pas savoir à quelle heure on va pouvoir rentrer ou passer chercher les enfants. Pas des semaines. Des mois. Ils sont hommes, femmes, mères et pères de famille, qui passent plus de temps à recevoir insultes et projectiles en tout genre que de temps avec leurs proches ou leurs enfants.

Évidemment c‘est bien plus facile et bien moins compromettant de fesser sur la police qui, par engagement, se doit de rester « politically correct », que sur des manifestants qui revendiquent une liberté d’expression sans aucune contrainte. J’aimerais bien qu’un journaliste suivre des policiers pendants quelques jours pour voir la situation à travers leurs yeux. J’vous garantis qu’on aurait un tout autre portrait de la réalité, et pas moins intéressant.

Moi je lève ma casquette bien haute à tous ces agents de la paix qui essaient tant bien que mal, sans aucune marge d'erreur allouée, de garder un minimum de civilité dans ce chaos dont ils ne sont aucunement responsables. Tsé, j’suis pas un fin stratège politique, mais j’pense que ce n’est pas en crachant sur la police qu'on va changer positivement les choses, mais c'est en votant. Y’a eu des élections dans un conté en fin de semaine et quel pourcentage des gens ont manifesté leur mécontentement et ont utilisé leur droit de vote: 25%. Et après ça sort dans la rue avec des chaudrons…

Gardons le focus.