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5 janvier 2015

Les criss de joggueux

Ouain… Ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit. Pas par manque d’envie, mais plus par manque d’inspiration faut croire, doublé d’une pincée de paresse… oh à peine. Mais y’a un sujet qui me titille depuis un brin, et il faut maintenant que je partage. Faut que ça sorte, pour me libérer. Faudrait quand même pas commencer la nouvelle année avec une crotte sur le cœur. Mon problème : les joggueux. Les criss de joggueux.

Premièrement, on va régler une affaire drette en partant, car comme le dit si bien l’expression « Y’a pas à tortiller du cul pour chier droit dans une bouteille » : c’est simple, vous nous faites chier. Oui, voilà, je l’ai dit. Vous nous faites chier les joggueux parce que vous êtes « trop ». Trop hots. Trop à la mode. Trop dans le vent. Trop en forme. Trop motivés. Trop beaux. Trop sur Facebook en train de publier que vous avez couru 75 kilomètres. Même que vous avez trop des beaux souliers. Même votre p’tite crisse de bouteille d’eau de 25ml au-dessus des fesses nous fait chier.  Bon, voilà.

Mais jusque-là, ça va quand même. Comment vous le reprocher? À part que dans 20 ans ça va coûter cher de genoux artificiels au régime d’assurance-maladie, on ne peut qu’admirer votre effort pour prendre soin de votre corps. Mais juste qu’à un certain point quand même. Parce que c’est comme dans toute chose : y’en a toujours des zélés qui exagèrent. Et devinez de qui il sera question dans les prochaines lignes?

Les joggueux qui m’énervent vraiment, c’est ceux qui ne lâchent jamais. Ceux que rien ne pourrait empêcher de sortir pour jogguer. Ni le froid, ni la neige, ni l’averse, ni la canicule. Rien. Ils se battraient contre vents et marées pour aller faire leur maudit 5 km. Deux exemples suivront pour vous expliquer mon point.
Quelques temps avant les fêtes, on a eu une tempête. Pas 3-4 flocons là, mais une tempête. Je me souviens d’un retour à la maison très pénible, une visibilité nulle, des rues presque impraticables. Tsé quand le boulot te permet de finir plus tôt à cause de la tempête, c’est parce qui fait pas beau, là. J’ai réussi de peine et de misère à me rendre au terminus d’autobus, pour sortir du centre-ville. Rendu sur la rive-sud, fallait que j’aille chercher les enfants à l’école, et j’ai presque décidé de les laisser là, c’est tout dire. J’avais d’la misère à rouler droit dans les p’tites rues, malgré les 4 roues motrices de mon véhicule. La lumière du jour avait déjà laissé place à un blizzard noir.

Tout d’un coup, qu’est-ce que je vois pas sortir d’entre deux char, pis qui m’oblige à dévier pour pas le frapper? Ben oui, un criss de joggueux. Pis un esti de beau spécimen, là. En plus du suit habituel en lycra de marde, y’était équipé en tabarnack : Lunettes aérodynamiques anti-blizzard, crampons au pied, cache-oreille pour protéger ses écouteurs d’iPhone, question d’être sûr de rien entendre, pis le summum : des ostis de lumières qui flash après les coudes. D’la graine de champion.
Tsé tu le sais qu’on voit rien là, c’est pas un secret. Pis y’a un pied de neige molle déjà dans les rues, ça va pas être un succès ton affaire, tu t’en doutes bien. T’as vraiment mais vraiment rien de mieux à faire que de venir courir dehors dans la tempête, de risquer de te blesser, pis de causer des accidents, mon illuminé? J’avais presque envie de r’culer pis d’le frapper comme il faut, juste pour voir si ses criss de lumières après les coudes étaient bien attachées... Tsé y’a comme des fois où il faut savoir prendre une petite pause, et ça aurait été un criss de bon timing.

L’autre champion, c’est ce midi que je l’ai vu. J’ai bravi le froid intense de -20C pour aller à la pharmacie et me chercher un sandwich. Le centre-ville est couvert de glace, après le verglas d’hier. Les trottoirs sont glacés, y’a presque pas d’abrasif.  Sur Ste-Catherine, les gens se tiennent presque les uns aux autres pour avancer. J’sors du magasin, pis j’me gèle presque une main parce que j’ai pas pris le temps de mettre mon gant à l’intérieur. Les narines me collent, mes yeux pleurent de froid.

Je m’avance au coin de Guy pour traverser, pis c’est là que je le vois. Le grand crisse de chevreuil qui s’en vient avec ses cuissards noirs, sa tuque noire, et sa veste moulante en kevlar noir; tsé le kit « sexy et non-visible ». Esti que y’avait pas l’air stable. Pis il s’en venait sur un osti de temps. Y’avait d’la misère à s’arrêter à la lumière, tellement y’avait pas de prise sur la glace. Pis le pire, c’est que y’était presque fâché après les gens qui se tassaient pas à temps pour le laisser courir de tout son gré. Un beau brillant là tsé. J’ai falli lui pitcher mon Dagwoods de 10 pouce dans la face juste pour le voir tomber pis y dire d’aller travailler au lieu de courir sur la glace comme Bambi...


Donc les joggueux je vous le demande. Ce soir, y’a de la glace partout et il va faire moins trente; prenez-donc un brake, vous le méritez bien. Suivez plutôt mon exemple : faites un peu d’exercice en dedans, au chaud et en sécurité, dans votre salon ou, comme moi, au sous-sol… près du bar. 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

IDEM Les tab****ak de cyclistes l'hiver su a glace

Testlucpitt a dit…

ça, c'est une autre histoire :)