Pages

15 février 2013

Associations


Ce matin au déjeuner, je me suis fait des gaufres. Pas des gaufres maison, plutôt des gaufres congelées Costco à 8$ la boîte de 60… Donc je me payais la traite solide… le monsieur se gâtait.

L’affaire avec ces gaufres c’est que y’a un très court moment entre celui où elles ne sont pas assez cuites, et celui où elles le sont trop, faut donc être vite sur la gâchette, en l’occurrence le piton remonte-toast. Si elles ne sont pas assez, le beurre ne fond pas, et on se ramasse avec une gaufre « molle et froide ». Quand elles le sont trop, elles deviennent rapidement « chaudes et dures ». C’est donc en comparant ces deux aspects là que j’ai pris conscience que les duos de qualificatifs peuvent nous évoquer rapidement des images par leur simple association; parfois de belles images, et parfois de moins belles, et qu’il faut faire attention à leur jumelage. Pour moi, « molles et froides », j’vois pas grand-chose de beau; j’pense à une poignée de main décevante, une assiette pas trop ragoûtante, deux grand-mères qui se tiennent par la main, bref quelque chose qui manque de vigueur. Chaudes et dures par contre, là, ça me parle un peu plus… et j’suis sûr qu’il vous vient rapidement quelques images aussi. Vous me suivez?

D’autres exemples : l’association « rousse et grande », est habituellement pour moi une image plutôt positive, qu’on parle de bière ou de femme. Par contre avec « roux et petit », là on est ailleurs, genre écureuil ou nain irlandais. Même « roux et grand » ne me parle pas vraiment plus... ça reste « roux », mais c’est peut-être un cas particulier. Autre jumelage : avec « sombre et triste », on est dans un beau film en noir et blanc de la 2e guerre mondiale, ou un étrange super héros au lourd passé, mais « coloré et gai », là on est dans une parade!

Parfois aussi juste le fait d’inverser un des deux change tout. « Mince et grande », c’est un mannequin suédois. « Grosse et grande », une gardienne de pénitencier. « Mignon et dodu », on voit un beau bébé joufflu, mais « affreux et dodu », un gros lutteur sumo.

Sur ces quelques insignifiances, je vous souhaite un « beau et très long » week-end…

13 février 2013

Saint-Valentin...et quoi encore.

Jeudi, c’est la Saint-Valentin. Oui oui… la Saint-Valentin.


La grande fête de l’amour, des p’tits cœurs à la cannelle cheaps… et de l’amitié. Une journée qui se devraient normalement d’être romantique, simple, gaie (aussi gaie qu’une journée puisse être, on s’entend). Mais c’est tout sauf ça. La Saint-Valentin, c’est très angoissant.

Angoissant pour nous, les Hommes. Oui! Parce qu’on a beau dire, cette fête là c’est évidemment une affaire de filles, comme la Journée des Secrétaires, Canal Vie, et le mariage. C’est pas un événement, c’est une machination crée par les filles, pour les filles. Une raison de plus qu’elles ont concoctés, ces vilaines, pour recevoir des cadeaux, se faire dire qu’elles sont belles, avoir des déclarations… On a beau le faire à l’année, si on fait rien de spécial cette journée là, c’est l’hécatombe. Le monde s’écroule. Le chef Louis remet son tablier…

On sent toujours dans leur voix une petite euphorie quand la semaine commence, le timbre grimpe d’une octave. Y’a quelque chose aussi dans le regard; un croisement entre les yeux du chat botté dans Shrek, et ceux d’Arnold dans The Terminator 2. Un regard qui en dit long sur le supplice que tu subiras si t’a rien prévu pour la dite journée.

Faut dire que y’a rien pour nous aider. Tu vas à la pharmacie, y’a des cœurs partout, pis le criss de comptoirs de cartes Carlton qu’ils ont déplacé dans le portique d’entrée. Tu vas à l’épicerie, y’ont décidé de vendre des fleurs dans le stand à sushis. À la radio, y’organisent des concours de journée romantique. Pis assurément c’te semaine là, le front page du 7 jours annoncent en grosses lettres le quizz/questionnaire « Mon chum est-il romantique ?». Pis j’vous parle même pas des jolies fleuristes qui nous double-crossent en nous forçant à acheter leurs fleurs au double du prix!

Pis tsé, c’est pas évident d’innover. À part le bouquet, les chocolats et le p’tit mot d’amour, que peut-on offrir d’autre à quelqu’un que l’on chéri à l’année? Pis avez-vous déjà essayé de réserver un resto le 14 février? Ben non, on sait bien, c’est jamais les filles qui appellent… Par contre, si jamais t’as une bague à sortir, profites-en, c’est le bon timing : c’est une combinaison parfaite qui double les pipo-points…

C’est pire encore quand t’as des enfants : parce qu’à l’école, la conspiration des enseignantes conditionne nos enfants que l’amour c’est aussi entre parents et enfants. En plus, elles préparent nos fils à devenir de parfait cupidons, et montrent à nos filles l’éventail ce à quoi elles pourront s’attendre un jour. Donc toi, le ti-papounet, quand t’arrive avec des fleurs le jeudi, t’es mieux d’en avoir deux de backup pour les enfants… ou une grosse poche de p’tits chocolats en forme de cœurs du Dollorama… sinon il va y avoir du monde de déçu.

Messieurs, n’ayez crainte, je songe tranquillement à un prochain évènement, une journée conçue par les hommes et pour les hommes. Une journée commanditée par Canadian Tire, où nous aussi, chevaliers que nous sommes, pourrons rêver sans angoisse, ne serait-ce que quelques heures, et pourrons nous laisser aimer, tout simplement.

PS. Mon Amour : j’espère que toi et les enfants avez apprécié les fleurs. Aussi, j’ai réservé le resto pour 17h30 demain… Je vous aime!



7 février 2013

Le Criss de Tofu

J’suis un gars ben open en général côté bouffe et y’a vraiment pas grand-chose que j’aime pas, mais j’ai un sérieux problème avec une chose : le tofu. J’ai jamais vu substance aussi insignifiante. J'vous le dis, j'cromprends pas. En passant, c’est pas pour rien, d’après moi, qu’on le trouvait déjà dans la cuisine « mongole » deux siècles avant Jésus-Christ…

J’me rappellerai toujours la fois il y a quelques années où ma chère belle sœur, en plein trip de simplicité volontaire, nous avait accompagnés en camping et avait fourni la saucisse pour le feu de camp. D’la saucisse de tofu, maudit esti! À la brunante, on s'installe autour du feu, on sort les chaises, je sort mes fameux bâtons à saucisses, et on s'installe pour faire chauffer ça. Ben criss, vous savez quoi? J'ai eu beau essayer, la mettre au-dessus du feu, dans le feu, essayer la flamme rouge, la flamme bleue, j’ai jamais réussi à la faire griller. Absence totale de cuisson. J’avais beau la sacrer dans la braise, la virer de bord deux cent fois, rien. Bon j’ai jeté la première, en pensant qu’elle ne « fonctionnait pas », et j’ai essayé avec une autre. Même affaire; rien pantoute. Pas un grésillement, pas de boucane, pas un bruit de jus qui bouille sur les cendres, rien. J’aurais pu rester là jusqu’à l’aube qu’il ne se serait rien passé.

Pis j’vous parle pas du goût, ou plutôt de l’absence de goût. Parce que oui, comme je suis open, j’ai quand même goûté. Ben ça goûtait juste le bâton à saucisse. Le seul petit effluve de viande qui m’est venu à la bouche venait probablement des saucisses qui avaient grillé sur le même bâton la semaine d’avant. C’était tellement pas bon que mêmes la famille de ratons qui passaient dans le coin ont levé le nez sur le morceau que j'avais gentiment lancé dans les bois, par dédain. Si j’me souviens bien, ils me l’avaient même repitché... D’ailleurs, j’suis profondément convaincu que mon bout de saucisse est toujours au même endroit, encore parfaitement intact et toujours aussi inodore.

Non vraiment, y’a rien d’autre qui goûte autant rien que du Tofu. Les addicts vous diront qu’on lui donne le goût de ce avec quoi on le mélange. Belle réponse de marde, ça. Argument-de-béton. Non mais si en tant que tel ça goute rien pis que ça l’air de rien (du semi-mou, beige/gris), pourquoi vous mangez ça? Qui vous force? C’est pas parce qu’on n’a rien d’autre qui peut nous apporter les nutriments nécessaires et qui goûte bon, là… D’ailleurs Wikipédia décris joliement le tofu comme étant « issu du caillage du lait de soja (…) une pâte blanche, molle, peu odorante et assez insipide ». Heille, arrête toé-là! Tu me donnes faim !

En passant, pour les mordus, sachez que ce sont des moines bouddhistes qui l’importèrent au Japon vers le VIIIe siècle, car c’était un bon substitut pour eux qui avaient choisi la misère d'une vie triste, et ne consommaient pas de viande. Mais j’suis personnellement convaincu que ces moines devaient aussi se servir de cette pâte qui peut prendre n’importe quelle forme pour combler d’autres besoins primaires qui leur faisaient défaut, ça se peut pas que ça soit juste culinaire. Vous penserez à ça la prochaine fois que vous en mangerez…

6 février 2013

Cinquante Nuances de malaise

Y’a une situation qui me laisse tout drôle et qui s’est produite à quelques reprises récemment. Assis dans le bus, je me rends compte qu’une jolie dame à côté de moi est en train de lire le best-seller « Cinquante Nuances de Grey » (« Fifty Shades of Grey » pour les intimes). On a beau dire, y’a plus explicite comme littérature, je vous l’accorde, mais ça me laisse toujours un drôle de feeling, mi figue mi-raisin, d’être assis collé à quelqu’un qui lit ça. Pas que je sois prude, au contraire, mais y’a quand même certaines scènes là-dedans me semble qui fit pas avec le pont Champlain à l’heure de pointe.


J’avouerai ici avoir lu le livre en question, comme vous pouvez le deviner, et vraiment par curiosité. Non mais on le voit tellement partout, impossible de ne pas se demander de quoi ça parle, et d’où vient l’engouement. On le voit sur tous les murs en librairie, à la pharmacie, dans le métro, dans les kiosques de journaux. Même l’autre jour, à l’entrée d’un salon funéraire, j’crois en avoir vu un présentoir…

Pour ceux qui n’ont pas lu, c’est un vrai livre de fille; romantisme à l’eau de rose, juste assez de fesses, aucun grand revirement. En gros, on y raconte l’histoire trop parfaite d’une jeune fille vierge et innocente avec un nom de porn star, Anastasia Steel, qui a un TOC de se mordre les babines et qui en l’espace d’une semaine passe de pucelle à experte en fétichisme, sans le dire à sa mère. Elle rencontre, en trébuchant comme une dinde en tailleur sexy, un homme riche, beau et mystérieux, avec un nom on ne peut plus ordinaire, Christian. S’ensuit un long questionnement à savoir si elle va signer le putain contrat, et une fois que c’est fait, elle réalise que ça mène nul part c’t’affaire là, et ça fini.

Une histoire somme toute légère; le monde est pas menacé, et on a tôt fait de cerner les 6 personnages. Bien entendu on est loin de « Le Seigneur des Anneaux », de Tolkien. Quoi que ça aurait peut-être ajouté un p’tit quelque chose de savoir que Galadrielle était fan de BDSM, et que Gollum se servait pas juste de son anneau magique pour attraper du poisson en cachette, mais bon... Reste-t-il qu’on reste quand même accroché une fois commencé, probablement juste pour savoir jusqu’où la jeune pimbèche va accepter d’aller dans les demandes du troublé qui n’aime pas qu’on le touche… innocent!

Reste que y’a un bon moment que j’ai envie d’écrire un livre et j’me demande toujours quel sujet pourrait être intéressant, et vendeur. Quand je vois des femmes de tous âges lire ça en plein autobus, j’me dis que y’a peut-être de quoi à faire avec ça, non?