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7 octobre 2013

Les criss de Tupperware


Une des affaires qui revient avec l’automne et la rentrée scolaire, en plus des pommes et des feuilles mortes dans la gouttière, c’est les lunchs. Et ce qui m’irrite le plus des lunchs, ce n’est pas de les faire, car c’est ma blonde qui s’occupe du sien et de ceux des enfants (c’est une de ses nombreuses forces), mais c’est plutôt quand vient le temps de faire la vaisselle. J’sais pas si c’est de même chez vous, mais chez nous, des ostis de plats Tupperware, y’en a en tabarnak! Bien entendu, ce n’est plus très « in » les ZIPLOC jetables. J’crois que les enfants risquent même d’être mis au cachot s’ils emmènent leurs p’tites-carottes dans des p’tits-ziplocs, c’est marqué dans leurs agendas. C’est pas éco-responsable, bla bla bla... Ok, je suis bien d’accord avec le principe, mais bordel que c’est chiant des Tupperware!

D’abord, la quantité. D’entrée de jeu, faut prendre en considération que j’ai moi-même un seul plat par jour, quand j’en ai un. Si j’en ai deux, c’est parce que y’a eu une grande fiesta le midi à la job, genre avec des bonbons et des pinata et tout… comme dans Dora. Mais là on s’éloigne du sujet, concentrons-nous… Je disais donc, la quantité. Évidemment, j’ai deux enfants. Chacun d‘eux a son plat de repas principal, le repas chaud. Ensuite chacun a un peu de légumes, donc souvent 2 petits plats chaque. Parfois du fromage coupé, un autre ti-plat. Et quand y’a du paté-chinois, le plat de lunch par exemple de la petite enfance, y’a aussi un p’tit plat avec du ketchup. Et parfois des fruits pour le dessert, et hop un autre plat. Et pour la blonde c’est pareil. Salade, un plat. Vinaigrette, un autre plat. Légumes, awèye donc un autre plat! J’sais pas si vous commencez à calculer comme moi, mais ça commence à en faire en criss des plats. Pis j’parle pas des ostis de couvercles qui vont avec! C’est tellement décourageant quand tu t’installes pour faire la vaisselle, pis que tu vois cette montagne là. Tu sais pas trop quel plat prendre en premier, sachant que ça va débouler. T’as l’impression que tu passeras jamais à travers, pis le pire c’est que tu sais très bien que ça sera à recommencer le lendemain.

Une chose qui m’écœure aussi des plats de lunch, c’est les gens qui ne les rince pas sur l’heure du midi, lire « ma blonde et mes deux enfants ». Quand t’ouvres ça au moment de faire la vaisselle, t’as tout plein d’odeurs qui viennent du restant de bouffe qui traîne là à la chaleur depuis l’heure du dîner, ça me lève le coeur. Mes « préférés », c’est les restants de pâté chinois écrapou, ou les pots de salade de ma blonde qui pue la vieille vinaigrette réchauffée. Pis si y’en reste juste un peu, pas assez pour prendre le temps d’aller le vider à la poubelle, tu mets ça dans l’évier, pis t’as des morceaux de patate pilée qui flottent dans la mousse. De toute beauté.

Pis cé tu chiant essuyer ça des plats Tupperware, hein? Habituellement y’a toujours un bord sur lequel mettre la vaisselle sur le tapis à égoutter, pour que l’eau sorte bien et que ça s’essuie mieux. Une tasse, un verre, un chaudron, c’est facile. Mais avec ces plats-là, tu sais jamais de quel bord le mettre pour que ça s’écoule! Si tu le mets à l’endroit, l’eau reste dans le fond. Pis si tu le mets à l’envers, l’eau reste prise dans le rebord de couvercle. Donc quoi que tu fasses, tu te ramasses toujours à t’asperger quand tu prends un plat sur le tapis, pis ça te prend 4 criss de linges pour venir à bout d’la vaisselle tellement y’a de l’eau. Moi, j’fais des shows de wet t-shirt chaque soir vers 18h, pour les intéressés...

En plus ils font par exprès pour créer des craques tout le tour du plat dans lesquels le linge à essuyer n’entre pas.  Y’a aussi les nouveaux plats avec un ring de caoutchouc qui s’enlève, tsé pour l’étanchéité? Non mais quelle belle idée de marde. La sauce entre là-dedans, y’a rien à faire. Pis ça prend deux heures à essayer de le remettre en position après, sans compter qu’il faut le faire sécher à part, pour pas avoir d’la moisissure! Y’a tu juste moi qui prend la peine d’enlever le ring juste une fois sur deux à peu près? J’trouve que c’est une bonne moyenne... 

Finalement, vient le rangement. Ahhh, l’armoire à Tupperware. Un vrai bonheur. Un havre de paix. Osti j’ai jamais sacré autant devant une armoire. Tu fais juste ouvrir la porte, pis y’a de quoi qui tombe, c’est immanquable, pis t’as rien touché encore. Pourquoi ça tombe? Parce que y’a pas deux estis de plats pareil, tabarnak! Même quand t’achètes toujours la même sorte, ils s’arrangent pour les changer juste un petit peu une fois de temps en temps, pis ça s’emboite plus. Ça fait que y’a pas moyen d’empiler ça comme du monde, c’est la Tour de Pise à chaque fois, pis bonne chance quand c’est le temps de trouver un couvercle qui fit avec un plat! Quand je veux punir les enfants maintenant, je les envois chercher un plat et un couvercle qui match.

Une chose est sûre, c’t’une affaire de femmes, ça, les Tupperware. Toujours des nouveaux looks, 12000 modèles tous plus mignons les uns que les autres, des couleurs pis des formes à coucher dehors. Pareil comme les Tampax osti. Si c’était des gars qui pensaient à ça, ça serait comme les vis. Une étoile, une carrée, une plate, 3 grosseurs, pis l’affaire serait ketchup.

Bon j’vais arrêter d’écrire et me garder un peu d’énergie pour la vaisselle de ce soir.