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27 septembre 2013

Courir ou ne pas être

On le sait, la course à pied c’est la grande mode ces temps-ci. Si tu ne cours pas, t’es pas « in ». Sauf si tu fais du cross-fit ou des Iron Man, là c’est quand même ok. Pis comme j’ai la shape d’une des nombreuses bouteilles de bières que j’affectionne, bien j’essais de m’y mettre moi aussi, à la course. Comme j’ai pas grand temps le soir, pis que quand j’ai le temps je file trop vache après avoir passé une heure en autobus après une longue journée, et bien j’ai décidé de courir le matin. Pis le matin pour moi, ça veut dire 5h, parce qu’après ça j’ai deux mioches à réveiller pour l’école. J’ai couru quand même deux fois cette semaine. Ça a quand même bien été, mais ce qui me fait rire c’est mon cerveau qui capote un peu et qui me parle…

« Bon, qu’est-cé ça le réveil à 5h? Y’é pas encore l’heure, rendors-toi mon brave, coucouche au panier. Heille, qu’est-ce tu fais? Pourquoi tu te lèves, là? Si tu continue tu vas être vraiment debout. Criss, y niaise pas, il se lève pour vrai! Surement une envie de pipi… Heu, pourquoi tu t’habilles pour aller pisser? Les souliers aussi? Heille heille wowe là! Qu’est-ce qui se passe? »

J’essais toujours de m’habiller en silence, pour pas réveiller les autres, même si je réussis toujours à faire un nouveau bruit chaque matin, un bruit que j’ai jamais fait depuis qu’on a la maison. Tiens, ce matin, j’me suis pété le coude sur le poteau qui tient la rampe d’escalier. Criss, j’ai jamais fait ça avant! J’ai beau prendre la peine de tout sortir la veille, de placer mes souliers pis toute, rien à faire. Au mieux, je réussis à juste faire claquer un peu la porte en sortant dehors…

« Heee ciboire, veux-tu ben m’dire c’qu’on fait dehors de bonne heure de même? Osti qui fait frette! Tu t’es trouvé une job de camelot, mon comique? Le iPhone, la tuque, le kangourou, qu’est-cé qu’on fait, là, hein? Pis pourquoi tu t’en vas dans la rue? Non, ton auto c’est l’autre bord! Heille-là, pourquoi on se met à courir, on se sauve de qui??? »

Au début c’est toujours plus facile. La douce brise matinale qui te chatouille, la toune dans tes écouteurs qui part, on est motivé. Après 2 minutes par exemple, la réalité nous rattrape subitement.

« Aowe. Aowe. Osti, qu’est-ce tu fous man? J’étais pas prêt! Outch. J’commence à manquer d’air. Hummppff. Tu le sens ça, ta gorge qui prend en feu? Tu vois bien que t’es pas capable de respirer par le nez tellement t’as besoin d’air, pourquoi tu t’obstines? Pis tes tibias qui sont en train de péter, hein? Ben oui, c’est ça, pètes-les, tsé. Awaille, va y champion, continu! Ok, arrête. J’crois que le cœur commence à flancher, j’niaise pas!

Osti que c’est rushant quand t’es pas habitué. J’écoute la p’tite voix de mon entraineur sur l’application pour me motiver. « Run 3 minutes ». J’ai un peu le goût de pleurer chaque fois… mais j’essais de continuer à avancer, et de lever mes pieds qui semblent peser 20 lbs chaque.

« Heille man, j’pense que c’t’une moufette là-bas dans le gazon. Elle va t’arroser tu vas voir! Tiens, t’as remarqué, on sent plus le genoux gauche? Houston, we got a problem! Pffff…..j’ai maaaalllllll….. En passant, habillé comme t‘es, pis dans le noir, la police est à la veille de te coller, t’as l’air d’un voleur! » 

Au moins quand je reviens, j’suis fier, réveillé, et j’ai l’impression de mériter mes toasts. J’espère que ça ira en s’améliorant rapidement, et que mon cerveau va finir par s’habituer. Vais-je devenir un coureur et faire partie de la grande famille des gens « normaux »… C’est à suivre…

20 septembre 2013

La bière et moi...

Un soir cette semaine, on mangeait des fajitas. Rien de très exotique vous allez me dire, mais j’ai réalisé un moment donnée à quel point la salsa et la crème sure vont bien ensembles. D’la crème sure « on the side » c’est pas mauvais, mais mélangée à la salsa, c’est magique! C’est comme si ces deux substance-là étaient faites pour aller ensembles, l'union parfait. Ça fait une maudite belle bouette, mais c’est délicieux! Je me suis donc demandé s’il y avait d’autres combinaisons d’ingrédients qui avaient autant de punch... Je crois en avoir trouvé quelques-unes.

Y’a tout d’abord la bière et le fromage, un classique. Évidemment, la bière et le saucisson. Ensuite, la bière et les pretzels, un classique. La bière et la saucisse avec d’la choucroute, c'est toujours bon. La bière et le popcorn. La bière et la pizza. Sans oublier la bière et les nachos gratinés. Et ah! La bière et le chocolat… un heureux mélange souvent négligé.

Ensuite, y’a la bière et les côte-levées. En fait la bière et le BBQ en général. La bière et les cacahouètes. La bière et les chips. La bière et les hot-dogs. Sans oublier la bière et les ailes de poulet... go habs go!

Dans un tout autre ordre d’idée, y’a la bière et le plaisir, la bière et le party. La bière et les rénovations. La bière et le sport. La bière et les filles. La bière et le sexe même parfois...

Et la dernière mais non la moindre des combinaisons parfaites; la bière et moi. 

17 septembre 2013

Criss que j'marche vite...

J’me r’gardais aller ce matin en m’en venant travailler et j’me disais; criss que j'marche vite!

C’est pas mêlant, je gambade comme un joyeux luron. Je trotte avec un tel entrain. Je dévale la colline sur un moyen temps. Je fonce vers l’avenir avec tout un élan. J’use du rubber en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je clopine des genoux avec la fugue d’un lapin. Je zigzag habillement mais ô-combien rapidement. J’avance vers mon destin en toute hâte. J’avale gaiement du bitume par le talon. Je gazelle d’une craque à l’autre. Je navigue incessamment dans les flots piétonniers. J’emboîte le pas plus vite que la sardine. Je file plus vite que l’indienne.

J’exécute prestement un mouvement plutôt enlevant. Je mets un pas devant l’autre sans me soucier du précédent. Je déambule sous les réverbères plus vite que mon ombre. Je chemine comme s’il n’y avait pas de lendemain. Je traîne ma carcasse légèrement trop rapidement. Je vagabonde à en brûler mes running shoes. J’arpente le trottoir trois craques à la fois. Je joue de la cheville plus que hâtivement. Je m’élance à tire-d’aile sans mot dire. Je fais route d’un seul jet. Je perds ma place comme le chasseur allant chasser. Je me dirige diligemment vers devant. Je m’expédie moi-même par là avec vélocité. Je batifole du mollet à full pine. Je vire de t’soure.

Bref, vous voyez le topo…

16 septembre 2013

Comiccon Montréal 2013

J’ai vécu quelque chose d’assez exceptionnel ce week-end, faut que je vous raconte ça. J’ai eu l’idée d’amener fiston voir le Comiccon, au Palais des Congrès. C’est un rendez-vous pour les amateurs de science-fiction, super héros, bande-dessinées, etc. Mais c’est surtout le lieu de rencontre de personnages assez fuckés merci. Une fois entrés, c’est le spectacle. Y’a plein de kiosques : dessinateurs, collectionneurs, tripeux de jeux rôles, vedettes de cinéma ou de télévision, etc. Mais ce qui vous frappe le plus, contrairement à toute exhibition de ce genre, c’est la foule, pas les exposants.

Plein de fans se déguisent des pieds à la tête, dans le but de mettre de l’ambiance, et de faire des photos avec tout le monde. Et là, croyez-moi, y’en a de tous les goûts. Y’a les gens bien débrouillards de leur mains, qui ont visiblement mis des dizaines d’heures à se gosser un suit de Stormtrooper dans du plastique ou des cannes de conserves, et certains sont arrivés à des résultats plutôt spectaculaires. Avec eux on se croirait à Disney, c’est magique. Les gens font la queue pour prendre une photo, et effectivement ça mets de l’ambiance. On a vu Le Pingouin, la Femme-chat, de nombreuses Wonder-Woman, le Predator, des gothiques, etc.

Y’en a d’autres par contre, qui eux, sont un tantinet moins habiles, et pour qui on se questionne sur la vraie nature du déguisement. On a vu un certain mec un moment donnée avec un genre de costume de lapin/nounours rose-sale, tsé comme ceux qui tiennent des pancartes de vente de cocos de pâques au mois d’avril sur le coin d’un boulevard à la pluie… J’sais pas si c’est parce que y’avait plus rien d’autre à se mettre ce matin là, mais mettons que y’avait pas un line-up pour prendre des photos avec lui. 

Plusieurs personnes avaient des armes en guise d’accessoire, évidemment. On en voyait de toutes sortes; épées, bâtons, fusils d’assaut. Y’a une fille qui en avait une épée, mais hors-normes. Tsé pas une grosse épée là. Pas une très grosse épée non plus, non. Une ostie de câlisse de grosse épée! C’était comment dire, « trop ». J’avais d’la misère à passer dans les rangées avec mon sac à dos, j’ose même pas l’imaginer avec son épée. Elle a bin dû estropier 2-3 passants. J’sais même pas comment elle a pu mettre ça dans son char. Ce qui était drôle aussi c’est que la police vérifiait les armes à l’entrée, pour être sûr que c’était pas des vraies. Sauf qu’en dedans, y’avait 2-3 kiosques du genre médiéval où en en vendait, des vraies!

Mais à part les costumes, y’a des gens pour qui c’est vraiment plus le trip de se mettre dans la peau d’un personnage pour la journée. Y’avait un certain Jim Carey des pauvres qui se promenait, et le gars en mettait beaucoup. Beaucoup trop. J’étais comme mal à l’aise. Il a passé la journée la bouche un peu croche, à faire des grimaces. Il s’invitait même dans les photos des autres, vous voyez le genre… Ça frôlait le dédoublement de personnalité. C’est le genre de gars qui fini toujours par être le meurtrier fanatique dans les séries policières…

Le costume que j’ai trouvé le plus hot vous me demanderez? Ça dépend de ce qu’on entant par hot. Disons que y’a une fille qui est passée un moment donnée, habillée en Poison Ivy, la fille dans Batman, genre une ex-scientifique botaniste qui a mal viré, et qui contrôle maintenant les plantes. D’après moi, un beau matin, cette fille là a vu son dieffenbachia perdre 3 feuilles et s’est dit : Ha bin toé, voilà mon costume pour le Comiccon! Ah, c’était bien joli à mes yeux de la voir passer, j’dis pas le contraire, surtout qu’elle était mignonne. Mais en fait, à bien y penser, j’suis même pas sûr si elle est vraiment physiquement passée au même moment que son costume, car me semble avoir pas mal tout vu ce qu’il aurait pu y avoir à voir. Mon imagination n’a même pas eu à se forcer une seconde. Et mon fils a vieilli de 2 ans drette là… 

Une chose est sûre : quand tu sors de là, tu te trouves moyennement normal. Si tu te pensais excentrique, tu changes ton CV. Tu te couches le soir avec la ferme conviction que y’en a des plus fuckés que toé.

9 septembre 2013

Maudit Candy Crush à marde...

Maudit p’tit jeu de con à’marde, hein! C’est tellement insignifiant, mais ô combien addictif! Hé qu’on en passe facilement des heures là-dessus. C’est juste des minutes éparpillées icitte et là, mais au total, c’est débile… Si j’avais fais de la course à pieds pour chaque minute que j’ai joué à Candy Crush depuis des mois, je serais un dieu de la course, un marteleur de bitume, un putain d’Apollon!


Mais maudit, tout est là pour être attirant! Les couleurs éclatantes, les bonbons qui ont l’air tous plus bons les uns des autres. Même ta face de profil facebook qui avance sur la planche de jeu virtuelle, non mais tsé, ton propre pion de MonopolyLe beau petit « pouf » que ça fait quand les bonbons pètent, c’est mignon et si excitant! Pis quand un seul déplacement déclenche une réaction en chaîne et que ça se met à péter de partout, oh yesssSentiment de puissance! am a GodMême le jeu te dit des beaux motsflatteurs, comme « Sweet », « Tasty », « Delicious »!  Valorisation 101. Enfin presque… 


Mon coup préféré c’est de mélanger deux boules multicolores ensembles. Vous avez déjà essayé? C’est pas évident à faire, mais ça en vaut le coup. Ça se met à mitrailler de partout, ça tire dans tous les sens, on se croirait dans Monsieur et Madame Smith, tsé la scène dans la cuisine…


Mais on les haït tu les maudits chocolats, hein! Criss qui sont gossant eux-autres! Les bombes au moins t’as le temps de réagir… même si c’est pas tout le temps évident.  C’est tellement frustrant quand t’as l’impression que t’es sur le bord de l’avoir pis que t’as plus de coups, pis que la p’tite fille qui pleure apparaît..T’as l’impression d’avoir abandonné un homme au combat!


Ça rend un peu débile sérieux. Des fois tu sens que la machine est sur le bord de payer, tsé… Le feeling que t’es lucké, pis que tu vas bientôt l’avoir. Ça me rappelle les machines à sous.  Au moins dans les slots machines y’éventuellement une possibilité de peut-être gagner un jour une partie de nos pertes, mais là, ce n’est qu’une perte de temps, on y gagne absolument rien!  Ne serait-ce que l’immense honneur de pouvoir dire à quelqu’un qui est pris à un niveau X que t’a déjà dépassé, sur un ton moqueur,  « ah oui, c’te niveaux là… pff… facile… ».


Un jour j’ai pris la grande décision d’enlever l’application, et de consacrer plus de temps à ma vie, pour faire du concret. Ben criss, ça pas duré 3 jours que j’l’ai remise, la maudite application! Je ne pouvais me résigner à abandonner, après être rendu si loin dans le jeu. Mais le pire c’est qu’y’a même pas de fin à c’te criss de game là! Ça ne s’arrêtera jamais!


Le pire c’est quand tu décides de prendre une pause, lire « quand t’as pu le choix d’arrêter de jouer parce que t’as épuisé toutes tes vies », pis que là ton ami t’envoi une vie… oh bonheur! Tu peux pas ne pas la jouer; un cadeau d’un ami, ça ne se refuse pas…


Je ne serais pas surpris de voir bientôt des centres pour joueurs de Candy Crush compulsifs, ou bien le nom d’une nouvelle maladie apparaître, genre la crushomaniecompulsive.  J’aurai pas de misère à l’avoir, mon papier du médecin!


Bon, là je retourne jouer, un ami m’a envoyé une vie,yesss!