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18 décembre 2013

Songes d’un massage d’hiver

Hier je m’étais booké un p’tit massage, question de me gâter de moi à moi, et de relaxer avant le début des fêtes. Je m’étais dit que ça serait bien de décompresser un peu, en cette période de l’année plutôt rock’n’roll. Voici mon expérience.

Tout d’abord, pour le timing, on repassera. Une grosse crisse de neige molle tombait en sortant du travail, avec comme résultat que ça me prend 1h30 d’autobus pas confortable pour me rendre à la maison, avec la p’tite nausée gratuite qui s’en suit. Là j’finis par arriver chez nous, me disant que j’ai le temps de prendre une douche avant de repartir, et je vois-tu pas que les tracteurs sont en train de tasser la neige pour le passage de la souffleuse sur ma rue. Oh stress. Parce que si je pars pas avant que la souffleuse arrive, je pars pas « point », je vais être bloqué dans mon Tempo à regarder mes lumières de noël pâlottes. Mais finalement, la chance me sourit, la rue est déserte, et je peux donc partir, encore un peu humide, bien stressé et mes Kamik au pied. J’arrive tout juste à temps, après quelques dérapages contrôlés. J’entre donc chez la dame, on jase trente secondes par politesse (les enfants vont biens?), elle me pose les questions d’usage (As-tu mal quelque part? On y va plus thérapeutique ou détente?), et on débute.

- J’vous laisse vous préparer, je reviens dans 5 minutes.
-Ok merci.

Je retire donc mes bottes Kamik qui m’arrivent au genou, mon manteau, ma tuque, mon foulard, ma veste, et le reste du linge que je trouve en dessous de tout ça, et je m’étends sur la table sous la couverture, en tenu on-ne-peut-plus décontracte, et je me fous la face dans le trou de beigne. Quelques instants après, je l’entends revenir.

-Faites pas le saut, j’ai un peu les mains froides, je reviens tout juste du dentiste et j’arrive pas à me réchauffer, désolée...
-ok (génial…)

Heee criss, je fais le saut, mes orteils crochissent. Mais bon, ses mains se réchauffent assez rapidement, et j’essais de me détendre tant bien que mal. Et c’est là que ça part en vrille. Je crois que mon cerveau n’a jamais vraiment compris le sens du mot « détente ». ..

« Bon bon bon, faut que je relaxe. Respire mon homme, et apprécie le moment. C’est du temps juste pour toi, tu le mérites. Change-toi les idées en attendant, tiens. À quoi j’pourrais bien penser pour ça? C’est pas les choix qui manquent dans le fond. Faut juste éviter de penser à ma blonde, avec ces mains qui se promènent sur moi, j’voudrais pas finir par faire « le tipi ». Ah tiens, la bière. Un sujet passionnant, et très matériel.  Justement, faut que j’en achète pour le réveillon du 24. Mais là j’amène quoi? Y’aura plein de monde, pas vraiment le temps pour une dégustation…  Et il faut de quoi d’assez générique, sans arriver avec une caisse de Labatt 50 pis avoir l’air mononcle. Ouain j’sais plus si c’est une bonne idée finalement. C’est plus compliqué que je pensais… Hé misère!»

-Ça va? La pression est correcte?
-Mmmouii (du fond du trou de beigne).

« Bon, elle est rendu en dessous des pieds. J’adore cette partie du massage, car après tout, les pieds, on les sollicite tout le temps. Mais c’est le « après » qui me gosse un peu, à cause de l’huile. Tsé l’été, tu dérapes dans tes gougounes en te levant, c’est dangereux. Pis l’hiver, tu mets tes pieds chauds et graissés dans tes bas de laine, pis tu rentre tout ça dans tes grosses bottes. C’est un peu comme si tu t’étais mis le pied dans une marmotte… »

-Si jamais il fait trop chaud dans la pièce, dis-le-moi, j’ajusterai.
-mmmokk…

« Woup houp houp, me semble que sa main est allé un p’tit peu plus loin sur la fesse, ce coup là, non?… Ça dû déraper à cause de l’huile j’imagine. C’est pas que c’est désagréable, mais on frôle la limite de ma zone d’aisance en nudité publique, là. D’ailleurs, je me demande si y’a des règlements stricts à ce niveau dans l’ordre des massothérapeutes? Y’a surement quelque chose comme une « Zone de dégagement minimale en bordure de la raie », en centimètres, ou quelque chose du genre… »

-Si tu veux te retourner et descendre un peu, on va faire la tête et les bras.
-mmouiiiii

J’me retourne mal habillement sous la couverture qui me colle au cul, la face toute engourdie d’avoir passé 30 minutes dans le trou de beigne, et j’me dis que j’dois avoir une sale gueule.

-T’es pas mal tendu, tu ne devrais pas attendre autant avant de revenir.

« Non mais ça me stress toujours moi, un massage. J’ai peur de trop me détendre, et de péter. J’veux pas non plus m’endormir, pis pas sentir que ça me fait du bien. Tsé si tu te réveilles pis t’a rien senti… à quoi ça aurait servi? Pis c’est dont énervant de pas savoir à quoi penser pour se changer les idées. C’est comme dans une chaloupe à la pêche, sauf qu’au moins tu peux te concentrer sur la ligne. Là faut comme performer créativement mais avec le cerveau qui baigne dans l’huile, c’est pas évident …»

-J’ai terminé…J’te laisse quelques minutes, et je reviens…
-hummppffhhh

Sur ce, je me lève mollement, un peu étourdi, et enfile mon linge par-dessus mon corps bien gras. Elle revient, on échange paiement et reçu avec nos mains huileuses, j’enfile mes marmottes, et je sors. Je m’assois dans l’auto, le dos me crispe parce qu’il fait -30, mes fesses rentrent par en dedans, les doigts gèlent bien dur sur le volant glacial, et j’retourne à la maison, dérapant ici et là.

Enfin, je m’assois devant la télé, et j’m’ouvre une bonne bière… pour relaxer.


8 décembre 2013

The show must go on.

En ce beau dimanche après-midi de décembre pas de neige, quoi de mieux que d’aller assister à un pestacle de noël pour enfants dans un petit auditorium miteux de Saint-Hubert. Pas par choix, pas par envie, mais par obligation familiale, lire conflit d’horaire. Bref, voici mon témoignage.

J’sais pas si c’est parce qu’on annonce d’la neige le lendemain, mais en rentrant dans la salle, on sent comme un buzz. C’est trop tranquille, le silence est terrifiant, le sang me glace. Mais ça prend pas 2 minutes, que le son s’élève et qu’on pogne le 80 décibel. Ça se bouscule pour avoir une bonne place. Ça bourdonne rare. Les petits sont fébriles, énervés, presque épeurants. Moi-même, j’ai bourré les enfants de collations pour pas qu’ils aient faim pendant le show, sauf que là je pense que le sucre monte en meringue, et les yeux leurs sortent des orbites. Ils se tapent dans les mains, chantent des ritournelles, rient en parlant de pets. J’ai beau leur dire de relaxer, ils ne m’entendent même pas. J’me demande moi-même si j’suis vraiment là en ce moment.

D’un côté de la salle, une dame se met à crier le nom d’une mère de famille, avec probablement la fille de la dame en question à son bras, qui hurle de peur, d’avoir visiblement perdu sa mère. Elle l'appelle dans la salle, en essayant d'enterrer la gang de mongols, en vain. Elle retourne bredouille, et je crois que la fille ne reverra jamais plus sa mère. J’suis terrifié.

Les gosses en arrière de nous sont carrément débiles. Ils montent sur le banc, descendent du banc, le banc claque, ils remontent sur le banc,  descendent du banc, le banc claque. Et ça recommence comme ça sans arrêt pendant 15 minutes. Je vois au loin de la terreur dans les yeux des quelques pères qui se demandent, eux aussi, l’air hagard, comment ils ont bien pu aboutir ici. Pis là, sans qu’on s’y attende, ahhhhh! Une p’tite crisse de face se pointe en surprise entre mon banc et celui de ma fille… Criss que je fais le saut. Une chance, elle repart aussitôt.

Y'a comme de la houle, la salle bouge j'suis sûr. Un moment donné je crois voir le petit gars qui faisait tourner des assiettes par terre en tapant des mains dans un film sur l’autisme qu’on avait vu au secondaire. Les oreilles me sillent, j'entends pas plus loin que 3 bancs autour de moi. On dirait un show rock, pis c’est pas encore commencé. J’suis même pas mal sûr de voir un autre p’tit débile se faire une ligne de coke sur son banc. Les deux p’tits tannants en arrière de nous ne lâchent pas. La petite Coralie surtout, que sa mère ne cesse de rappeler mollement à l’ordre, j’suis à veille d’aller lui péter la gueule...

Cris de détresse au loin. Une mère un peu débile décide de taper des mains pour appeler le groupe. Soit elle en a assez comme moi, soit c’est une vieille crisse de groupie. Mais une chose est sûre, tout le monde embarque, et là c’est l’euphorie. On pogne le 90 dB. J’ch’tu venu voir les Rolling Stones pis je le sais pas moi là? Le rideau fini par se lever, sur une méga grosse boule disco, et 4 vieux pètes se pointent avec des tuques de noël. Ça va être mémorable…


5 décembre 2013

Le côté obscur

Hé misère. J’suis déjà sur la pente descendante. Une ombre noire envahie mon esprit et me tourmente. Je passe tranquillement mais assurément du côté obscur de la force. On the dark side of the moon. Oh, j’étais bien parti cet automne, c’est vrai. J’étais fier de moi, ou presque. Et je m’encourageais en me disant que c’était important de tenir jusqu’en décembre, en prévision des fêtes. J’étais mieux avec moi-même, presque en paix. Mais c’était une grave erreur. J’ai sous-estimé l’ennemi, et là je sens qu’il rassemble ses forces. Ben oui toé, j’ai recommencé à manger des cochonneries.
Le truc c’est que mon sublime cerveau a déjà commencé à se convaincre que puisque j’allais de toute façon tricher tout plein et reprendre du poids pendant les fêtes, et bien à quoi bon tenir jusqu’à là, hein? Ce qu’il est fort, n’est-ce pas… Qu’est-ce que je peux répondre à ça? Toute tentative de résistance est vaine.

Je crois d’ailleurs que tout a commencé avec l’osti de sac de chips Cape Cod du Costco y’a deux semaines. Il est tellement gros ce criss de sac-là que je n’arrive pas à passer au travers; j’suis sûr que c’est un sac sans fond. Ça en vient presque un défi personnel de le finir, auquel je voue toutes mes énergies… et mes soirées. J’me sens comme une p’tite grosse qui se console dans un pot de crème glacée. Sauf que moi ça fait ça crounch, et j’ai même pas de bonne raison. Tous les soirs le sac m’appelle des profondeurs obscures du sous-sol, où je prends soin de le cacher après chaque snack. Car il sait que je vais finir par venir le chercher jusque dans les ténèbres. Oh oui, il le sait, mon précieux…

Hé que c’est dont difficile de manger « moins » et « mieux ». Avec la température de marde qui aide pas ces temps-ci, quoi de mieux qu’un petit dîner avec les potes le midi pour se r’monter le moral, hein mon cochon? Ce midi encore, les gars m’ont traîné de force. Je m’accrochais à ma canne de soupe que je devais manger il y a deux jours déjà, mais je n’ai su échapper à mon sort. Et quand le serveur m’a demandé ce que je voulais, ça a sorti tout seul, sans même réfléchir; je vais prendre le club sandwich, PIS PEUX-TU CHANGER LA FRITE POUR UNE POUTINE SVP? Bravo champion, dans le mile. Ça c’est du solide. Je regardais le fromage en crotte flotter dans la sauce brune épaisse, pis je pleurais par en dedans. Ça fait que je me suis consolé, avec ma pinte de bière et en parlant d’la prochaine partie de pêche.

L’équation est si simple pourtant, mais on dirait que ça n’entre pas hein? Pourquoi on se fait du mal de même? Pourquoi se trouver autant de bonne raisons de se laisser aller? Ça devrait être si facile de manger moins, et être plus beau. Surtout quand t’a un solide fond question beauté, tsé veux dire…


L’important, c’est d’y aller un jour à la fois. Et je recommence drette là. Ce soir je vais essayer d’être sage, et de pas toucher au sac de chips. Hé merde! Vous voyez, sans même y penser j’ai écrit « je vais ESSAYER… ». Je commence déjà inconsciemment à flancher! Maudit Costco à’marde!!!



13 novembre 2013

Salami disco



« Sa-la-mi disco, disco »
« Sa-la-mi, j’ai-mal-au-cœur »

 Tsé le genre de chansonnette enfantine poche que fredonnent les jeunes enfants au primaire, en s’inventant des gestuelles de tapage de main, pour compter les temps en jouant au ballon-poire ou en sautant à la corde à danser? Héééééé ciboire que ça m’énerve. C’est comme « trop » de gaieté. Un débordement de joie. Pas ca-pa-ble. Les miens sont là-dedans à temps plein en ce moment, pis les oreilles me sillent. J’sais pas pourquoi, mais osti que ça me tape sur les nerfs...

Premièrement, les textes. Du gros n’importe quoi.  Y’a toujours un peu de pipi-caca, mélangé avec du sexy, d’la nourriture, un animal mort et un soupçon d’hallucination sur les champignons magiques. Ça doit être les « peace » qui ont parti ça dans les années 70, pis leurs enfants en ont fait un jeu. J’veux bien croire que l’idée c’est pas de gagner un Félix, mais tout de même… Écouter du Céline serait mieux, c'est tout dire...

Pis on dirait que c’est toujours un concours leur affaire, à savoir qui est capable de la dire au complet, sans se tromper, et surtout le plus vite possible SVP! Non mais c’est-tu assez insignifiant? Y’a rien à y gagner, y’a rien de hot là-dedans… Y’a pas d’examen la semaine prochaine. Pis à chaque fois qu’ils se trompent, à force d’aller trop vite, et bien ils recommencent du début maudite marde! Et pire, ils s’obstinent entre eux quand ils ne sont pas d’accord sur les « vrais » mots. Criss, on peux-tu leur dire quelqu’un: c'est pas un grand classique, y’en a pas de vrais mots!!!

«Sa-la-mi, docteur parti »
«Sa-la-mi, docteur par là »

Ce qui me gosse aussi, c’est qu’ils les chantent tellement souvent que ça te rentre dans la tête c’te marde-là, un vrai vers d’oreille! Quand ils sont partis sur une toune, ils la chantent dans le salon, en se brossant les dents, dans l’auto, à table, même sur le bol maudit esti! Sauf que toi, tu les connais pas toutes les paroles, pis tu ne veux surtout pas les apprendre; ça fait que dans ta tête tu chantes toujours le même p’tit criss de boute sur lequel t’as accroché, ce qui est encore pire!!

Le comble du malheur, c’est que y’en a toujours des nouvelles criss de ritournelles. Chaque lundi ils en rapportent une différente! Cette semaine, comme vous l’aurez remarqué, c’est la toune du salami. Du grand art. Non mais c’est qui le p’tit criss à l’école qui les part ces tounes-là, hein? Surement un enfant en manque d’attention… ou un autre maudit p’tit fucké qui roule sur le Ritalin accoté. Si j’le pogne, lui…

7 octobre 2013

Les criss de Tupperware


Une des affaires qui revient avec l’automne et la rentrée scolaire, en plus des pommes et des feuilles mortes dans la gouttière, c’est les lunchs. Et ce qui m’irrite le plus des lunchs, ce n’est pas de les faire, car c’est ma blonde qui s’occupe du sien et de ceux des enfants (c’est une de ses nombreuses forces), mais c’est plutôt quand vient le temps de faire la vaisselle. J’sais pas si c’est de même chez vous, mais chez nous, des ostis de plats Tupperware, y’en a en tabarnak! Bien entendu, ce n’est plus très « in » les ZIPLOC jetables. J’crois que les enfants risquent même d’être mis au cachot s’ils emmènent leurs p’tites-carottes dans des p’tits-ziplocs, c’est marqué dans leurs agendas. C’est pas éco-responsable, bla bla bla... Ok, je suis bien d’accord avec le principe, mais bordel que c’est chiant des Tupperware!

D’abord, la quantité. D’entrée de jeu, faut prendre en considération que j’ai moi-même un seul plat par jour, quand j’en ai un. Si j’en ai deux, c’est parce que y’a eu une grande fiesta le midi à la job, genre avec des bonbons et des pinata et tout… comme dans Dora. Mais là on s’éloigne du sujet, concentrons-nous… Je disais donc, la quantité. Évidemment, j’ai deux enfants. Chacun d‘eux a son plat de repas principal, le repas chaud. Ensuite chacun a un peu de légumes, donc souvent 2 petits plats chaque. Parfois du fromage coupé, un autre ti-plat. Et quand y’a du paté-chinois, le plat de lunch par exemple de la petite enfance, y’a aussi un p’tit plat avec du ketchup. Et parfois des fruits pour le dessert, et hop un autre plat. Et pour la blonde c’est pareil. Salade, un plat. Vinaigrette, un autre plat. Légumes, awèye donc un autre plat! J’sais pas si vous commencez à calculer comme moi, mais ça commence à en faire en criss des plats. Pis j’parle pas des ostis de couvercles qui vont avec! C’est tellement décourageant quand tu t’installes pour faire la vaisselle, pis que tu vois cette montagne là. Tu sais pas trop quel plat prendre en premier, sachant que ça va débouler. T’as l’impression que tu passeras jamais à travers, pis le pire c’est que tu sais très bien que ça sera à recommencer le lendemain.

Une chose qui m’écœure aussi des plats de lunch, c’est les gens qui ne les rince pas sur l’heure du midi, lire « ma blonde et mes deux enfants ». Quand t’ouvres ça au moment de faire la vaisselle, t’as tout plein d’odeurs qui viennent du restant de bouffe qui traîne là à la chaleur depuis l’heure du dîner, ça me lève le coeur. Mes « préférés », c’est les restants de pâté chinois écrapou, ou les pots de salade de ma blonde qui pue la vieille vinaigrette réchauffée. Pis si y’en reste juste un peu, pas assez pour prendre le temps d’aller le vider à la poubelle, tu mets ça dans l’évier, pis t’as des morceaux de patate pilée qui flottent dans la mousse. De toute beauté.

Pis cé tu chiant essuyer ça des plats Tupperware, hein? Habituellement y’a toujours un bord sur lequel mettre la vaisselle sur le tapis à égoutter, pour que l’eau sorte bien et que ça s’essuie mieux. Une tasse, un verre, un chaudron, c’est facile. Mais avec ces plats-là, tu sais jamais de quel bord le mettre pour que ça s’écoule! Si tu le mets à l’endroit, l’eau reste dans le fond. Pis si tu le mets à l’envers, l’eau reste prise dans le rebord de couvercle. Donc quoi que tu fasses, tu te ramasses toujours à t’asperger quand tu prends un plat sur le tapis, pis ça te prend 4 criss de linges pour venir à bout d’la vaisselle tellement y’a de l’eau. Moi, j’fais des shows de wet t-shirt chaque soir vers 18h, pour les intéressés...

En plus ils font par exprès pour créer des craques tout le tour du plat dans lesquels le linge à essuyer n’entre pas.  Y’a aussi les nouveaux plats avec un ring de caoutchouc qui s’enlève, tsé pour l’étanchéité? Non mais quelle belle idée de marde. La sauce entre là-dedans, y’a rien à faire. Pis ça prend deux heures à essayer de le remettre en position après, sans compter qu’il faut le faire sécher à part, pour pas avoir d’la moisissure! Y’a tu juste moi qui prend la peine d’enlever le ring juste une fois sur deux à peu près? J’trouve que c’est une bonne moyenne... 

Finalement, vient le rangement. Ahhh, l’armoire à Tupperware. Un vrai bonheur. Un havre de paix. Osti j’ai jamais sacré autant devant une armoire. Tu fais juste ouvrir la porte, pis y’a de quoi qui tombe, c’est immanquable, pis t’as rien touché encore. Pourquoi ça tombe? Parce que y’a pas deux estis de plats pareil, tabarnak! Même quand t’achètes toujours la même sorte, ils s’arrangent pour les changer juste un petit peu une fois de temps en temps, pis ça s’emboite plus. Ça fait que y’a pas moyen d’empiler ça comme du monde, c’est la Tour de Pise à chaque fois, pis bonne chance quand c’est le temps de trouver un couvercle qui fit avec un plat! Quand je veux punir les enfants maintenant, je les envois chercher un plat et un couvercle qui match.

Une chose est sûre, c’t’une affaire de femmes, ça, les Tupperware. Toujours des nouveaux looks, 12000 modèles tous plus mignons les uns que les autres, des couleurs pis des formes à coucher dehors. Pareil comme les Tampax osti. Si c’était des gars qui pensaient à ça, ça serait comme les vis. Une étoile, une carrée, une plate, 3 grosseurs, pis l’affaire serait ketchup.

Bon j’vais arrêter d’écrire et me garder un peu d’énergie pour la vaisselle de ce soir.

27 septembre 2013

Courir ou ne pas être

On le sait, la course à pied c’est la grande mode ces temps-ci. Si tu ne cours pas, t’es pas « in ». Sauf si tu fais du cross-fit ou des Iron Man, là c’est quand même ok. Pis comme j’ai la shape d’une des nombreuses bouteilles de bières que j’affectionne, bien j’essais de m’y mettre moi aussi, à la course. Comme j’ai pas grand temps le soir, pis que quand j’ai le temps je file trop vache après avoir passé une heure en autobus après une longue journée, et bien j’ai décidé de courir le matin. Pis le matin pour moi, ça veut dire 5h, parce qu’après ça j’ai deux mioches à réveiller pour l’école. J’ai couru quand même deux fois cette semaine. Ça a quand même bien été, mais ce qui me fait rire c’est mon cerveau qui capote un peu et qui me parle…

« Bon, qu’est-cé ça le réveil à 5h? Y’é pas encore l’heure, rendors-toi mon brave, coucouche au panier. Heille, qu’est-ce tu fais? Pourquoi tu te lèves, là? Si tu continue tu vas être vraiment debout. Criss, y niaise pas, il se lève pour vrai! Surement une envie de pipi… Heu, pourquoi tu t’habilles pour aller pisser? Les souliers aussi? Heille heille wowe là! Qu’est-ce qui se passe? »

J’essais toujours de m’habiller en silence, pour pas réveiller les autres, même si je réussis toujours à faire un nouveau bruit chaque matin, un bruit que j’ai jamais fait depuis qu’on a la maison. Tiens, ce matin, j’me suis pété le coude sur le poteau qui tient la rampe d’escalier. Criss, j’ai jamais fait ça avant! J’ai beau prendre la peine de tout sortir la veille, de placer mes souliers pis toute, rien à faire. Au mieux, je réussis à juste faire claquer un peu la porte en sortant dehors…

« Heee ciboire, veux-tu ben m’dire c’qu’on fait dehors de bonne heure de même? Osti qui fait frette! Tu t’es trouvé une job de camelot, mon comique? Le iPhone, la tuque, le kangourou, qu’est-cé qu’on fait, là, hein? Pis pourquoi tu t’en vas dans la rue? Non, ton auto c’est l’autre bord! Heille-là, pourquoi on se met à courir, on se sauve de qui??? »

Au début c’est toujours plus facile. La douce brise matinale qui te chatouille, la toune dans tes écouteurs qui part, on est motivé. Après 2 minutes par exemple, la réalité nous rattrape subitement.

« Aowe. Aowe. Osti, qu’est-ce tu fous man? J’étais pas prêt! Outch. J’commence à manquer d’air. Hummppff. Tu le sens ça, ta gorge qui prend en feu? Tu vois bien que t’es pas capable de respirer par le nez tellement t’as besoin d’air, pourquoi tu t’obstines? Pis tes tibias qui sont en train de péter, hein? Ben oui, c’est ça, pètes-les, tsé. Awaille, va y champion, continu! Ok, arrête. J’crois que le cœur commence à flancher, j’niaise pas!

Osti que c’est rushant quand t’es pas habitué. J’écoute la p’tite voix de mon entraineur sur l’application pour me motiver. « Run 3 minutes ». J’ai un peu le goût de pleurer chaque fois… mais j’essais de continuer à avancer, et de lever mes pieds qui semblent peser 20 lbs chaque.

« Heille man, j’pense que c’t’une moufette là-bas dans le gazon. Elle va t’arroser tu vas voir! Tiens, t’as remarqué, on sent plus le genoux gauche? Houston, we got a problem! Pffff…..j’ai maaaalllllll….. En passant, habillé comme t‘es, pis dans le noir, la police est à la veille de te coller, t’as l’air d’un voleur! » 

Au moins quand je reviens, j’suis fier, réveillé, et j’ai l’impression de mériter mes toasts. J’espère que ça ira en s’améliorant rapidement, et que mon cerveau va finir par s’habituer. Vais-je devenir un coureur et faire partie de la grande famille des gens « normaux »… C’est à suivre…

20 septembre 2013

La bière et moi...

Un soir cette semaine, on mangeait des fajitas. Rien de très exotique vous allez me dire, mais j’ai réalisé un moment donnée à quel point la salsa et la crème sure vont bien ensembles. D’la crème sure « on the side » c’est pas mauvais, mais mélangée à la salsa, c’est magique! C’est comme si ces deux substance-là étaient faites pour aller ensembles, l'union parfait. Ça fait une maudite belle bouette, mais c’est délicieux! Je me suis donc demandé s’il y avait d’autres combinaisons d’ingrédients qui avaient autant de punch... Je crois en avoir trouvé quelques-unes.

Y’a tout d’abord la bière et le fromage, un classique. Évidemment, la bière et le saucisson. Ensuite, la bière et les pretzels, un classique. La bière et la saucisse avec d’la choucroute, c'est toujours bon. La bière et le popcorn. La bière et la pizza. Sans oublier la bière et les nachos gratinés. Et ah! La bière et le chocolat… un heureux mélange souvent négligé.

Ensuite, y’a la bière et les côte-levées. En fait la bière et le BBQ en général. La bière et les cacahouètes. La bière et les chips. La bière et les hot-dogs. Sans oublier la bière et les ailes de poulet... go habs go!

Dans un tout autre ordre d’idée, y’a la bière et le plaisir, la bière et le party. La bière et les rénovations. La bière et le sport. La bière et les filles. La bière et le sexe même parfois...

Et la dernière mais non la moindre des combinaisons parfaites; la bière et moi. 

17 septembre 2013

Criss que j'marche vite...

J’me r’gardais aller ce matin en m’en venant travailler et j’me disais; criss que j'marche vite!

C’est pas mêlant, je gambade comme un joyeux luron. Je trotte avec un tel entrain. Je dévale la colline sur un moyen temps. Je fonce vers l’avenir avec tout un élan. J’use du rubber en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je clopine des genoux avec la fugue d’un lapin. Je zigzag habillement mais ô-combien rapidement. J’avance vers mon destin en toute hâte. J’avale gaiement du bitume par le talon. Je gazelle d’une craque à l’autre. Je navigue incessamment dans les flots piétonniers. J’emboîte le pas plus vite que la sardine. Je file plus vite que l’indienne.

J’exécute prestement un mouvement plutôt enlevant. Je mets un pas devant l’autre sans me soucier du précédent. Je déambule sous les réverbères plus vite que mon ombre. Je chemine comme s’il n’y avait pas de lendemain. Je traîne ma carcasse légèrement trop rapidement. Je vagabonde à en brûler mes running shoes. J’arpente le trottoir trois craques à la fois. Je joue de la cheville plus que hâtivement. Je m’élance à tire-d’aile sans mot dire. Je fais route d’un seul jet. Je perds ma place comme le chasseur allant chasser. Je me dirige diligemment vers devant. Je m’expédie moi-même par là avec vélocité. Je batifole du mollet à full pine. Je vire de t’soure.

Bref, vous voyez le topo…

16 septembre 2013

Comiccon Montréal 2013

J’ai vécu quelque chose d’assez exceptionnel ce week-end, faut que je vous raconte ça. J’ai eu l’idée d’amener fiston voir le Comiccon, au Palais des Congrès. C’est un rendez-vous pour les amateurs de science-fiction, super héros, bande-dessinées, etc. Mais c’est surtout le lieu de rencontre de personnages assez fuckés merci. Une fois entrés, c’est le spectacle. Y’a plein de kiosques : dessinateurs, collectionneurs, tripeux de jeux rôles, vedettes de cinéma ou de télévision, etc. Mais ce qui vous frappe le plus, contrairement à toute exhibition de ce genre, c’est la foule, pas les exposants.

Plein de fans se déguisent des pieds à la tête, dans le but de mettre de l’ambiance, et de faire des photos avec tout le monde. Et là, croyez-moi, y’en a de tous les goûts. Y’a les gens bien débrouillards de leur mains, qui ont visiblement mis des dizaines d’heures à se gosser un suit de Stormtrooper dans du plastique ou des cannes de conserves, et certains sont arrivés à des résultats plutôt spectaculaires. Avec eux on se croirait à Disney, c’est magique. Les gens font la queue pour prendre une photo, et effectivement ça mets de l’ambiance. On a vu Le Pingouin, la Femme-chat, de nombreuses Wonder-Woman, le Predator, des gothiques, etc.

Y’en a d’autres par contre, qui eux, sont un tantinet moins habiles, et pour qui on se questionne sur la vraie nature du déguisement. On a vu un certain mec un moment donnée avec un genre de costume de lapin/nounours rose-sale, tsé comme ceux qui tiennent des pancartes de vente de cocos de pâques au mois d’avril sur le coin d’un boulevard à la pluie… J’sais pas si c’est parce que y’avait plus rien d’autre à se mettre ce matin là, mais mettons que y’avait pas un line-up pour prendre des photos avec lui. 

Plusieurs personnes avaient des armes en guise d’accessoire, évidemment. On en voyait de toutes sortes; épées, bâtons, fusils d’assaut. Y’a une fille qui en avait une épée, mais hors-normes. Tsé pas une grosse épée là. Pas une très grosse épée non plus, non. Une ostie de câlisse de grosse épée! C’était comment dire, « trop ». J’avais d’la misère à passer dans les rangées avec mon sac à dos, j’ose même pas l’imaginer avec son épée. Elle a bin dû estropier 2-3 passants. J’sais même pas comment elle a pu mettre ça dans son char. Ce qui était drôle aussi c’est que la police vérifiait les armes à l’entrée, pour être sûr que c’était pas des vraies. Sauf qu’en dedans, y’avait 2-3 kiosques du genre médiéval où en en vendait, des vraies!

Mais à part les costumes, y’a des gens pour qui c’est vraiment plus le trip de se mettre dans la peau d’un personnage pour la journée. Y’avait un certain Jim Carey des pauvres qui se promenait, et le gars en mettait beaucoup. Beaucoup trop. J’étais comme mal à l’aise. Il a passé la journée la bouche un peu croche, à faire des grimaces. Il s’invitait même dans les photos des autres, vous voyez le genre… Ça frôlait le dédoublement de personnalité. C’est le genre de gars qui fini toujours par être le meurtrier fanatique dans les séries policières…

Le costume que j’ai trouvé le plus hot vous me demanderez? Ça dépend de ce qu’on entant par hot. Disons que y’a une fille qui est passée un moment donnée, habillée en Poison Ivy, la fille dans Batman, genre une ex-scientifique botaniste qui a mal viré, et qui contrôle maintenant les plantes. D’après moi, un beau matin, cette fille là a vu son dieffenbachia perdre 3 feuilles et s’est dit : Ha bin toé, voilà mon costume pour le Comiccon! Ah, c’était bien joli à mes yeux de la voir passer, j’dis pas le contraire, surtout qu’elle était mignonne. Mais en fait, à bien y penser, j’suis même pas sûr si elle est vraiment physiquement passée au même moment que son costume, car me semble avoir pas mal tout vu ce qu’il aurait pu y avoir à voir. Mon imagination n’a même pas eu à se forcer une seconde. Et mon fils a vieilli de 2 ans drette là… 

Une chose est sûre : quand tu sors de là, tu te trouves moyennement normal. Si tu te pensais excentrique, tu changes ton CV. Tu te couches le soir avec la ferme conviction que y’en a des plus fuckés que toé.

9 septembre 2013

Maudit Candy Crush à marde...

Maudit p’tit jeu de con à’marde, hein! C’est tellement insignifiant, mais ô combien addictif! Hé qu’on en passe facilement des heures là-dessus. C’est juste des minutes éparpillées icitte et là, mais au total, c’est débile… Si j’avais fais de la course à pieds pour chaque minute que j’ai joué à Candy Crush depuis des mois, je serais un dieu de la course, un marteleur de bitume, un putain d’Apollon!


Mais maudit, tout est là pour être attirant! Les couleurs éclatantes, les bonbons qui ont l’air tous plus bons les uns des autres. Même ta face de profil facebook qui avance sur la planche de jeu virtuelle, non mais tsé, ton propre pion de MonopolyLe beau petit « pouf » que ça fait quand les bonbons pètent, c’est mignon et si excitant! Pis quand un seul déplacement déclenche une réaction en chaîne et que ça se met à péter de partout, oh yesssSentiment de puissance! am a GodMême le jeu te dit des beaux motsflatteurs, comme « Sweet », « Tasty », « Delicious »!  Valorisation 101. Enfin presque… 


Mon coup préféré c’est de mélanger deux boules multicolores ensembles. Vous avez déjà essayé? C’est pas évident à faire, mais ça en vaut le coup. Ça se met à mitrailler de partout, ça tire dans tous les sens, on se croirait dans Monsieur et Madame Smith, tsé la scène dans la cuisine…


Mais on les haït tu les maudits chocolats, hein! Criss qui sont gossant eux-autres! Les bombes au moins t’as le temps de réagir… même si c’est pas tout le temps évident.  C’est tellement frustrant quand t’as l’impression que t’es sur le bord de l’avoir pis que t’as plus de coups, pis que la p’tite fille qui pleure apparaît..T’as l’impression d’avoir abandonné un homme au combat!


Ça rend un peu débile sérieux. Des fois tu sens que la machine est sur le bord de payer, tsé… Le feeling que t’es lucké, pis que tu vas bientôt l’avoir. Ça me rappelle les machines à sous.  Au moins dans les slots machines y’éventuellement une possibilité de peut-être gagner un jour une partie de nos pertes, mais là, ce n’est qu’une perte de temps, on y gagne absolument rien!  Ne serait-ce que l’immense honneur de pouvoir dire à quelqu’un qui est pris à un niveau X que t’a déjà dépassé, sur un ton moqueur,  « ah oui, c’te niveaux là… pff… facile… ».


Un jour j’ai pris la grande décision d’enlever l’application, et de consacrer plus de temps à ma vie, pour faire du concret. Ben criss, ça pas duré 3 jours que j’l’ai remise, la maudite application! Je ne pouvais me résigner à abandonner, après être rendu si loin dans le jeu. Mais le pire c’est qu’y’a même pas de fin à c’te criss de game là! Ça ne s’arrêtera jamais!


Le pire c’est quand tu décides de prendre une pause, lire « quand t’as pu le choix d’arrêter de jouer parce que t’as épuisé toutes tes vies », pis que là ton ami t’envoi une vie… oh bonheur! Tu peux pas ne pas la jouer; un cadeau d’un ami, ça ne se refuse pas…


Je ne serais pas surpris de voir bientôt des centres pour joueurs de Candy Crush compulsifs, ou bien le nom d’une nouvelle maladie apparaître, genre la crushomaniecompulsive.  J’aurai pas de misère à l’avoir, mon papier du médecin!


Bon, là je retourne jouer, un ami m’a envoyé une vie,yesss!

21 août 2013

Dur labeur

Ça nous arrive tous de nous imaginer, de temps à autre, et pour certains plus souvent que la moyenne, de pouvoir faire autre chose de nos journées, de faire un travail différent. Prenez-moi par exemple. Et là vous aurez compris j’espère, gang de fuckés, que je ne veux pas me faire prendre par vous tous, ai-je vraiment besoin de préciser? Sérieusement, je fais un boulot assez, comment dire, choisissons les bons mots… un travail qu’on pourrait qualifier de légèrement « statique ». Non sérieux, y’a que mes yeux qui spin dans le beurre non-stop, mes doigts qui bougent beaucoup, mes avant bras moyennement, et mes épaules pas du tout. Mes pieds tapent un peu ici et là pour sortir le stress, mais le reste du corps, est, avouons le, pour tout dire inutile. Je crois que, si ce n’était de la gourmandise et du plaisir de manger, qu’une seule tranche de Singles pourrait me fournir toute l’énergie nécessaire à fonctionner 8 heures durant…


Et non seulement je « bouge » à peine physiquement parlant, mais je « déplace » rien non plus. Mes mains ne créé absolument rien. Je manipule que des choses virtuelles… qui n’existent pas vraiment dans la vraie vie. C’est fucké quand on y pense, non? L’énergie que je dépense n’a à peu près aucune fin concrète utile. Au temps des hommes de cavernes, toute dépense d’énergie avait son retour direct soit en gain de nourriture, dans l’obtention d’un toit protecteur, dans une bataille pour sauver sa peau... ou dans la satisfaction de la maitresse de caverne... Moi, si on me transposait tel quel à cette époque, et qu’on me demandait ce que je fais dans la vie qui pourrait aider, je serais d’une inutilité absolue. On me tuerait sur le champ, question que je ne gaspille pas de l’énergie. Ça, ça me laisse songeur parfois…

Y’a des jours où j’aimerais rentrer à la maison la craque en sueur, avoir les mains sales, les biceps fatigués d’avoir forcé toute la journée, et les pieds en compote, mais avec l’impression d’avoir « créé » quelque chose. Faire de quoi de mes deux mains, quelque chose de concret, du solide. Construire, réparer, soigner, cueillir. Avoir touché du bois, d’la roche, de l’eau… être gynécologue! Tsé?!

C’est sûr que mon environnement de travail offre aussi des avantages : il fait froid été comme hiver, j’suis entouré d’un bourdonnement « constant », et c’est surtout pas la météo qui peut m’empêcher de travailler fort. Humph…

Je sais bien, l’herbe est toujours plus verte chez le voisin, et les boulots du genre ne sont pas tous très drôles non-plus. Plusieurs paieraient cher pour être à ma place j’en suis sûr. Mais me semble que ferait du bien, juste d’essayer un peu… pour voir. En attendant, j’essais de combler ce vide après ma journée de travail, à la maison, en réparant, jouant, cuisinant… et satisfaisant la maitresse de caverne…

Sur cette petite réflexion, je vous laisse… ma Singles m’attend.

15 août 2013

Le campeur sachant siffler


J’ai tendance à remarquer certains petits détails parfois, qui peuvent m’inspirer passablement, des fois même un peu trop.  Il y a deux jours, j’entrais très tôt au bloc sanitaire numéro quatre du secteur des Érables au camping du parc Orford pour y faire ma petite besogne du matin (et vlan pour les détails, on situe la scène…), et je croise un type dans le bloc, qui venait probablement de faire sa petite affaire du matin lui aussi, et qui se dirigeait vers l’évier. Habituellement les gens qu’on croise dans ce genre d’endroit humide et glauque sont plutôt réservés, discrets, et ce surtout le matin. Mais pas lui.

Ce qui m’a le plus perturbé, c’est que le gars sifflait. Mais pas le genre de petit sifflement d’une promenade dans les bois, qu’on tait habituellement par gêne dès qu’on croise un randonneur. Pas un petit sifflement du genre j’suis dans la douche et j’oubli mes soucis. Le gars il sifflait, là là. Il turlutait gaiment. Il s’accompagnait d’une ritournelle hystérique. Pour tout dire, il sifflait en tabarnak. Tellement que j’me suis demandé, entre deux poussées, ce qui pouvait amener un homme à siffler de même aussitôt le matin en camping.

Premièrement, on s’entend que le lever du corps le matin en camping c’est pas ce qu’il y a de plus joyeux, surtout dans la section « tentes only ». Ton corps ne déplies plus, t’as une énorme envie de pipi, t’as dormi avec ton linge d’la veille au soir, pis tu pues la boucane de feu de camp. Ça prend 2 heures faire bouillir de l’eau pour te faire un café, faut que t’ailles à la pêche dans la glacière pour trouver le beurre, pis tu veux lire les nouvelles mais ton cellulaire n’a plus de batterie. Quels sont donc les scénarios possibles pour que notre hurluberlu chantonne tout de même autant?

Peut-être était-il particulièrement fier d’avoir réussi à partir son feu la veille avec le bois mou et humide acheté au double du prix de vente suggéré au centre de service, avec seulement un paquet d’allumettes humides. Non mais c’est important ça, pour l’orgueil mâle. Moi en tout cas, je siffloterais je crois, mais peut-être pas jusqu’au lendemain.

Peut-être a-t-il, comme moi, fait sa promenade du matin et monté une petite montagne. C’est pas grand-chose, mais voir le soleil le lever par-dessus les autres montagnes, à quelques 600m, après une rude randonnée dans un sentier difficile, à 6h30 du matin, c’est grisant. Moi je chantonnais presque…

Une autre possibilité éloquente, à laquelle tout le monde a pensé en premier : il a entrepris de conquérir sa dame en Cro-Magnon sous la tente, dans la position des « pamplemousses applaudissant », et elle a été très satisfaite de son ardeur. Mais dans ce cas c’est plutôt elle qui siffloterait, lui se serait plutôt rendormi, avec la fierté du guerrier au devoir accompli.

Ce que je crois plutôt qui l’a rendu dans cet état est fort simple, j’aurais dû y penser tout de suite. Il a simplement fait ce qui rendrait tout homme heureux et serein au point de siffler comme un pinson des jours durant. Il s’est assis la veille au feu, entre-amis, avec un sac de peanuts en écailles, et s’est ouvert une somptueuse bière de micro-brasserie québécoise qu’il a partagé.  Si ça, ça vous mets pas la larme à l’œil… et le goût de siffler!

20 juin 2013

Histoire de pêche...

La p’tite brume mystérieuse sur le lac miroir, qui semble descendre de la montagne et se déverser sur les eaux. Le chant d’un oiseau jamais entendu au loin, bien à l’abri des grands sapins. La rosée qui perle de partout sur les arbres, les rochers, et le quai. L’air frais et humide de la nuit qui laisse place aux premiers rayons d’un soleil qui s’annoncent particulièrement intense.

Un lait au chocolat bu en vitesse, une beurrée de beurre de peanut avalée en trois bouchées, les vers sortis du frigo où ils dormaient paisiblement, et l’équipement qui dévale la pente du terrain pour embarquer dans la chaloupe. Les amarres sont largués, le moteur commence à faire bouillonner l’eau et remue la vase dans le fond du lac cristallin… quelques menés se sauvent au pas de course, et c’est un départ.

L’embarcation fend le lac sur la longueur, laissant derrière elle un sillon en « v » qui s’évanoui au loin. Kaflic, kafloc... Y’a une petite brise fraîche, qui nous réveille la face tout doucement. Un faucon nous survole bien haut, tentant de repérer sa prochaine proie, et de nous la voler du même coup. Saine compétition, on verra bien qui rentrera bredouille...

On ne jase pas beaucoup, ça serait déplacé dans la quiétude de ce lieu sacré. Quelques photos pour immortaliser le moment, et les lignes sont mises à l’eau. Et là, on attend, à l’affut… Patience. Tous les sens sont en éveil, on ne fait plus qu’un avec le lac.

C’est ça que j’aime de la pêche.

Ça… mais aussi, bien évidemment, l’ouverture de la première Budweiser à 9h qui fuck le silence ; Pichsttt! Le sonar pas de batterie, le pêcheur pas d’bobettes. Les vagues de mongol. Criss, a'bouffé mon ver. L’enfant qui a entendu des choses qu’y’aurait pas dû. Le gars qui pisse au boute d’la chaloupe. La ligne pognée dans l’hélice. La manivelle du reel lancée à l’eau. L’histoire du lapin avec d’la marde dans le dos. Le gars avec un hameçon dans l’cul. Le gros rot d’la mort avec son écho. Le pêcheur fantôme dans sa chaise de patio. Le gros criss de papillon de nuit mutant. Les ostis de poissons blancs. L’esti de grosse branche. Le gars ben fier d’avoir pogné LE trophée d’la fin de semaine… pis le même gars qui vomit su’l bord d’la route en r’venant.

Quand est-ce qu’on r’commence?

6 mai 2013

Pitt-stop au dépan


Hier, moi et mon homme on s‘tapait une petite ride de vélo dans notre Saint-Hubert familial, et avec le chaud soleil, sans aucun vent, la question s’est vite fait entendre : « on s’pogne-tu une slush papa? ». On s’est donc arrêtés avec plaisir dans le quartier où on étaient rendus dans un dépanneur miteux, pour prendre un popsicle, faute de slush. On s’est ensuite assis dehors à l’ombre, par terre devant le dépan, pour manger ça avant que ça fonde, et on là a eu droit à un show des plus magnifiques.

Je vous suggère fortement d’essayer ça un jour : rester assis 15 minutes devant un dépanneur cheap de quartier. Les vrais là, tsé ceux tenus par un chinois, avec des pancartes de budweiser décolorés par le soleil dans les vitres pis un air climatisé qui fait vraiment trop de bruit, vous voyez le genre… Vous avez juste à pogner de quoi de cheap pis de pas trop risqué à manger, un popsicle aux bananes par exemple, pour passer incognito. Et là, c’est le défilé du pas-de-classe québécois.

Y’a eu d’abord la grosse madame avec des tresses dans un vieux char rouillé, en pantalon mous par une chaleur avoisinant les 28 degrés, qui est venu chercher un gros sac de chips, un de crottes aux fromages, pis un 4-pack de sangria el-cheapo. On sentait qu’une grosse soirée en tête à tête se préparait pour écouter ses programmes…

Ensuite les deux jeunes yo dans un genre d’affreuse Civic remontée avec des casquettes à large palette, avec leur style hiphop liché et un peu de bling-bling cheap, qui sont venu se chercher un paquet de cigarette et un 6 pack de coors light. Tsé, des thoughs... Ils était bin beau à voir, ensembles, habillés presque pareils, un peu trop complices… Tellement que j’me suis dit qu’un des deux dvait être gai sans que l’autre le sache… Y’a surement dû avoir une surprise le soir quand le six pack a fessé…

Y’a eu aussi le mononcle crasse. Tsé le gars qui semble sorti tout droit d’une shop, qui a toujours l’air de finir son shift de l’usine, même si on est dimanche. Lui, y’a débarqué de son pick-up déglingué avec sa barbe de 3 jours pis une casquette sale, laissant marcher l’air climatisé, pis y’a pitché sa cigarette par terre même pas éteinte à deux pieds de nous autres, et est allé s’en chercher un autre paquet, un journal, pis un red bull. Un homme. Un vrai.

Y’a évidemment eu aussi la madame pas trop chic qui fait surement du camping saisonnier, qui est venu chercher en gougounes son 2 litres de pepsi et valider ses gratteux Loto-Québec. Le genre de madame que le tenancier chinois appelle par son prénom...

Sans oublier les enfants pas propres du voisinage qui sont venus se chercher un popsicle en bicycle pas de casque, avec juste assez de p’tit change, et qu’ils ont mangé en réenfourchant leur monture pendant que le dit popsicle dégoulinait partout sur eux.

J’sais pas si c’est parce que cette ambiance me rappellerait trop les dépanneurs de mon enfance à Verdun, mais sérieusement, j’avais hâte que mon gars finisse son popsicle pis qu’on décâlisse...

26 avril 2013

Si seulement c’était vendredi...

(Pour vous mettre dans l’ambiance dans laquelle j'ai écris ce qui suit, faites jouer ce clip en background… http://www.theblackkeys.com/videos/gold-ceiling )

Ahhhh si seulement c’était vendredi…

Me semble que j’m’en viendrais travailler sur un osti de temps avec la grosse guit sale des Black Keys à fond dans mes écouteurs, marchant d’un bon pas avec mes souliers de course blancs flash qui clashent trop avec mes jeans foncés. Me semble que je ferais un pitstop au Tim Hortons pour me payer un méchant gros chocolat chaud à 1,87$, pis j’filerais cheap de garder le 10¢ que la caissière m’aurait remis en change, en me disant que ça aurait eu l’air aussi cheap de lui laisser!

Si on était vendredi, j’aurais surement trouvé ma blonde bien belle le matin, pis que j’suis tout le temps obligé de dire aux enfants de se dépêcher de manger pis de s’habiller! Et si en plus on était un vendredi 26 avril, j’aurais bien hâte au lendemain pour faire des rénos toute la journée dans maison avec un bon chum, du plaisir… et quelques bières!

J’aurais surement le goût le soir d’aller magasiner mon nouveau BBQ, mon nouveau set de patio, de faire un tour à la crémerie, d’aller voir un bon film avec un trop gros sac de popcorn trop salé, de fumer un cigare sur le balcon pis d’aller dépenser ma paye chez Costco!

Si c’était vendredi j’me serais surement apporté juste une soupe pour dîner, en me disant qu’y’aura ben un collègue qui me dirais « t’as-tu ton lunch? » pis que j’aurais pu répondre « oui, mais juste une soupe en canne, ça s’garde bien »! Pis j’pense que j’aurais amené un gros sac de chips mexicaines pis des bonbons pickés à mes enfants à partager avec les chums d’la job, question de maintenir le taux de cholestérol collectif!

Si on était vendredi, j’aurais pris une couple de bonnes bières de micro-brasserie la veille, assez pour me donner le goût d’m’en claquer encore une couple aujourd’hui pour fêter la fin de semaine. J’aurais une envie de poutine italienne, de musique, de plaisir, de voir du monde, de faire le party, mais surtout bien hâte qu’il soit 16h!

Et vous, de quoi vous auriez envie si c’était vendredi?

18 avril 2013

Boston, Corée, et autres calamités…


Il suffit parfois d’une toute petite chose pour vous faire voir le monde différemment…

Ces jours-ci, on est plutôt envahis d’images négatives. J’dirais même bombardés, mais le choix de mot serait légèrement douteux. Attentats, menaces de guerre, incendies mortels, les Canadiens qui arrêtent pas de perdre (!)… Pour les âmes sensibles, le monde semble en train de s’écrouler. J’dis pas que tout ce qui arrive ne me touche pas, au contraire, j’suis pas différent des autres, mais c’est plus comment on y réagit qui me laisse songeur.

J’entends presque tous les jours des phrases comme « le monde est malade », « ca a pu de bon sens », et même « où est-ce qu’on s’en va ». Excusez-moi d’être casse-pied, mais j’trouve ça un peu naïf… Depuis qu’il existe, l’être humain évolue sans aucun doute, c’est vrai, mais il n’a pas changé tant que ça « récemment ». Impossible qu’il ait pu s’enlaidir si rapidement. Du moins, pas le temps d’une vie d’homme. Quand j’entends ma mère dire que le monde est rendu fou, j’me dis à l’intérieur que c’est quand même à son époque qu’il y a eu 2 guerres mondiales… pas à la mienne. Mais si ce n’est pas l’homme qui a changé tant que ça, pourquoi cette impression généralisée? Je crois personnellement en une chose: que les médias et les moyens d’accès à l’information, eux, ont trop évolués, et pas nécessairement en bien.

De nos jours, quoi qu’il arrive, on le sait. Pis on le sait en tabarnak, s’cusez l’expression. On nous le met dans la face quand une horreur se produit. Faut le voir. Faut presque le sentir. Le ressentir. Faut avoir l’impression d’y être. On nous dit que c’est juste pour bien nous informer, dans un souci de transparence; mais moi, je n’ai vraiment pas besoin de voir le sang couler d’un tibia mis à nu, et de la peur dans les yeux des victimes. Ça ce n’est plus de l’information… c’est du voyeurisme, presque de la perversion. C’est le film « Décadence », mais de la vraie vie. Et ça nous ébranle solidement.

Et c’est là exactement le but du terrorisme; « terroriser ». Et quoi de mieux pour se faire, que de regarder en boucle des vidéos de gens qui souffrent, juste pour être bien sûr d’avoir tout vu. Les images qu’on a vu de Boston, ce n’est pas les morts vous avez remarqué, mais les gens qui souffraient… parce que c’est plus terrorisant une plaie à vif, ça fait plus mal. Et quand ça atteint notre conscience, notre âme, et même nos convictions, c’est signe que ça fonctionne. Les médias profitent de notre faiblesse, la curiosité, et nous, en bon surfeurs des médias sociaux, on contribue en plus à ce terrorisme en partageant, en faisant circuler ces images. On « like » les images trash, on retweet les scènes les plus horrifiantes, on souhaite la mort aux responsables dans nos commentaires. On fait partie de la machine dans le fond…

Comme tout le monde je regarde un peu les nouvelles, je me tiens informé. Mais pas trop quand même. Pas de ce genre de nouvelles là en tout cas. Pas que je veuille me mettre la tête dans le sable, ou faire semblant qu’il se passe rien, mais plutôt parce que sais que ça ne m’apporte rien de bon, et que je ne veux surtout pas contribuer à cette terreur négative en l’enrichissant. Je choisis plutôt, dans ma vie de tous les jours, de partager du bonheur, aussi futile qu’il soit. Comme la bonne bière que j’ai bue hier soir, qui m’a fait plaisir et que je vous suggère. Ou une photo de ma dernière recette de caramels qui a fait bien des heureux…

Vous direz peut-être que je suis songé aujourd’hui? Mais toute cette réflexion part d’une simple petite chose, qui aurait très bien pu me passer sous le nez. Ce matin, j’entre dans le bus, je m’assois, et on part. Quelques secondes plus tard, je remarque une jeune fille qui parle au téléphone, un peu encore endormie, en regardant dehors par la fenêtre. Et c’est là que je l’ai vu. C’est là que la vision du monde que j’avais à ce moment bien précis a changée. Ça n’a duré qu’un très court instant, mais ça a fait ma journée. La jeune fille qui parlait au téléphone, et bien elle a sourit. Pas à moi, mais pour elle-même. Et pas un sourire ordinaire; plutôt un de ces sourires spontanés, vrais, francs et évidents, qui ne peuvent trahir qu’un pur bonheur, une belle émotion positive. Je ne sais pas ce dont elle parlait, ni avec qui elle le faisait, mais à ce moment précis, elle était bel et bien heureuse, et moi j’y ai vu le bon côté de l’être humain. Ça m’a convaincu qu’au fond de nous tous, il y a du bon, et ça, ça ne changera jamais. Aucune évolution, aucune terreur ne pourra nous l’enlever complètement. Et ça m’a fait un grand bien. Tellement que je me suis dit que « ça », j’aurais envie de le partager, d’en parler.

On a certainement pas tous le pouvoir de changer le monde, ou de le rendre meilleur, moi le premier, mais on peut assurément choisir en tout cas quelle couleur on va personnellement y apporter, et de quelle histoire on va parler.

16 avril 2013

Le temps mort


Plus on vieilli, plus le temps semble passez vite, c’est connu. Je me rappelle de mes étés d’enfance, où j’avais l’impression que deux mois en duraient six. Une soirée en famille ou entre amis, c’était comme une fin de semaine. Une année d’école, ça c’était looonnnggggg. Et ironiquement, tous ce que je souhaitais cet âge là, c’était que le temps aille le plus vite possible; pour grandir, avoir plus de droits, ou que ma fête arrive enfin. Si seulement j’avais su… J’aimerais parfois pouvoir aller dans le temps me sacrer une taloche en arrière d’la tête… (comme pour les fois où, ado, je ne mettais pas ma tuque l’hiver… mais ça c’est une autre histoire).

Ce midi j’étais sur le coin d’une rue, où le feu de circulation venait de passer au rouge, et je me suis surpris à presque prendre mon iPhone dans ma poche, question de passer le temps en attendant la lumière verte. Pathétique vous me direz! Mais je me suis retenu, surpris par moi-même, alors qu’une honte gênante m’envahissait rapidement. Je me suis senti comme Frodon (Le Seigneur des anneaux), qui luttait à se retenir de sortir son anneau maléfique de sa poche et de le glisser à son doigt. C’est là que j’ai réalisé que non seulement je suis accro à cette maudite bébelle, comme bien des gens, mais aussi et surtout que des temps morts, ça n’existe presque plus pour moi.

Que je sois au toilettes, au terminus d’autobus, en train de déjeuner, et maintenant debout au coin d’une rue, j’ai toujours quelque chose à lire, à visionner, un message à envoyer, ou un jeu auquel jouer. N’importe quoi pour me faire tourner la tête, me stimuler les neurones inutilement, et me fatiguer les yeux. C’est pas un peu débile ça?

En plus, je me donne l’impression qu’ainsi je « rentabilise » mon temps. Mais je le sais très bien que c’est pas tout à fait vrai… Est-ce vraiment rentable de passer des heures par semaine sur Facebook, Cyberpresse ou Candy Crush? On peut en douter. Et du coup, c’est quoi le vrai besoin de rentabiliser ce peu de temps? J’suis si dans le rouge que ça? La vérité c’est que je ne sais plus bien vivre ces petits moments qui me sont offerts, tout en me plaignant que je n’ai plus le temps de rien faire… Hé misère.

Je prends aussi conscience que je ne m’arrête même plus pour regarder passer le temps. J’me souviens plus c’est quand la dernière fois que j’ai vraiment rien fait, juste pour le plaisir. Le iPhone n’est jamais bien loin, sinon la télé ou l’ordi. Faut dire qu’il est maintenant étrange de pouvoir associer « plaisir » et « rien faire », c’est presque un non sens aujourd’hui. C’est si facile de se trouver quelque chose à faire, quand t’as le monde entier au bout des doigts… (et là j’parle pas de se donner du plaisir, j’espère que vous me suivez toujours…)

Au moment d’écrire ceci, je paierais cher il me semble pour qu’une seule soirée me semble infinie, qu’une fin de semaine me semble une année… mais surtout que je puisse réapprendre à en savourer chaque minute de libre.

Bonjour, je m’appelle Luc, et je suis en manque… de temps.

8 avril 2013

Printemps-de-Marde

Maudit printemps plate de criss. Yé où l’osti d’soleil, hein??? Non mais c’est-tu assez plate comme température? J’suis certain que le nombre de voyages dans le sud est en hausse, tout comme le taux de suicide chez les dépressifs. Tu r’gardes la météo d’la semaine avec la température qui descend à chaque jour pis t’as le goût d’te tirer une balle!

Non mais tsé le vent du nord, yé tu à veille de changer d’bord tabarnak? Les moineaux sont à veille eux-autres de r’crisser leur camp dans l’sud. J’t’à veille d’avoir un ticket parce que j’enlève pas mon tempo pis que j’roule encore avec mes ostis d’pneus d’hiver. Mon char est tellement sale que les portes ouvrent pu câlisse. En fin d’semaine j’ai enlevé les lumières de noël qui restaient pis j’avais les mains gelées bord en bord. Pis j’ai tellement la face fendue que j’t’à veille d’avoir passé un galon de lipsil calvaire!

Non pis on sait pus comment s’habiller en plus! Sers la tuque, sors la tuque… Criss j’suis mêlé dans mes manteaux! Les bottes de mes enfants sont finies à force de marcher sur l’asphalte pis c’t’à veille de me couter un 2e osti d’suit de skidoo pour finir la saison ciboire!

Non mais tsé, nous là, on demande pas grand-chose; juste un ti peu de bonheur, une once de chaleur dans nos cœurs. C’est tu possible ça? Parce qu’au printemps, nous autres, on a besoin de voir des pâquerettes, d’entendre des cuicuis l’matin, et de voir des chats qui copulent dans’ruelle sur un high de catnip. On a besoin de prendre un verre sur une terrasse au soleil pour oublier l’hiver qui nous a marché su’le corps. Mais là oubliez-ça, y sont à veille d’annuler la saison des terrasses, parce qu’elle sera même pas assez longue pour en valoir la peine…

Fred la marmotte l’avait prédit, mais pourtant on voulait pas y croire. Facque là on l’a din dents en esti... On sort nos criss de lunettes de soleil juste pour se protéger du vent câlisse. Heille on parle pu d’un printemps tardif, c’est un Printemps-de-Marde! Reste plus que la bonne bière pour sauver nos âmes...


15 février 2013

Associations


Ce matin au déjeuner, je me suis fait des gaufres. Pas des gaufres maison, plutôt des gaufres congelées Costco à 8$ la boîte de 60… Donc je me payais la traite solide… le monsieur se gâtait.

L’affaire avec ces gaufres c’est que y’a un très court moment entre celui où elles ne sont pas assez cuites, et celui où elles le sont trop, faut donc être vite sur la gâchette, en l’occurrence le piton remonte-toast. Si elles ne sont pas assez, le beurre ne fond pas, et on se ramasse avec une gaufre « molle et froide ». Quand elles le sont trop, elles deviennent rapidement « chaudes et dures ». C’est donc en comparant ces deux aspects là que j’ai pris conscience que les duos de qualificatifs peuvent nous évoquer rapidement des images par leur simple association; parfois de belles images, et parfois de moins belles, et qu’il faut faire attention à leur jumelage. Pour moi, « molles et froides », j’vois pas grand-chose de beau; j’pense à une poignée de main décevante, une assiette pas trop ragoûtante, deux grand-mères qui se tiennent par la main, bref quelque chose qui manque de vigueur. Chaudes et dures par contre, là, ça me parle un peu plus… et j’suis sûr qu’il vous vient rapidement quelques images aussi. Vous me suivez?

D’autres exemples : l’association « rousse et grande », est habituellement pour moi une image plutôt positive, qu’on parle de bière ou de femme. Par contre avec « roux et petit », là on est ailleurs, genre écureuil ou nain irlandais. Même « roux et grand » ne me parle pas vraiment plus... ça reste « roux », mais c’est peut-être un cas particulier. Autre jumelage : avec « sombre et triste », on est dans un beau film en noir et blanc de la 2e guerre mondiale, ou un étrange super héros au lourd passé, mais « coloré et gai », là on est dans une parade!

Parfois aussi juste le fait d’inverser un des deux change tout. « Mince et grande », c’est un mannequin suédois. « Grosse et grande », une gardienne de pénitencier. « Mignon et dodu », on voit un beau bébé joufflu, mais « affreux et dodu », un gros lutteur sumo.

Sur ces quelques insignifiances, je vous souhaite un « beau et très long » week-end…

13 février 2013

Saint-Valentin...et quoi encore.

Jeudi, c’est la Saint-Valentin. Oui oui… la Saint-Valentin.


La grande fête de l’amour, des p’tits cœurs à la cannelle cheaps… et de l’amitié. Une journée qui se devraient normalement d’être romantique, simple, gaie (aussi gaie qu’une journée puisse être, on s’entend). Mais c’est tout sauf ça. La Saint-Valentin, c’est très angoissant.

Angoissant pour nous, les Hommes. Oui! Parce qu’on a beau dire, cette fête là c’est évidemment une affaire de filles, comme la Journée des Secrétaires, Canal Vie, et le mariage. C’est pas un événement, c’est une machination crée par les filles, pour les filles. Une raison de plus qu’elles ont concoctés, ces vilaines, pour recevoir des cadeaux, se faire dire qu’elles sont belles, avoir des déclarations… On a beau le faire à l’année, si on fait rien de spécial cette journée là, c’est l’hécatombe. Le monde s’écroule. Le chef Louis remet son tablier…

On sent toujours dans leur voix une petite euphorie quand la semaine commence, le timbre grimpe d’une octave. Y’a quelque chose aussi dans le regard; un croisement entre les yeux du chat botté dans Shrek, et ceux d’Arnold dans The Terminator 2. Un regard qui en dit long sur le supplice que tu subiras si t’a rien prévu pour la dite journée.

Faut dire que y’a rien pour nous aider. Tu vas à la pharmacie, y’a des cœurs partout, pis le criss de comptoirs de cartes Carlton qu’ils ont déplacé dans le portique d’entrée. Tu vas à l’épicerie, y’ont décidé de vendre des fleurs dans le stand à sushis. À la radio, y’organisent des concours de journée romantique. Pis assurément c’te semaine là, le front page du 7 jours annoncent en grosses lettres le quizz/questionnaire « Mon chum est-il romantique ?». Pis j’vous parle même pas des jolies fleuristes qui nous double-crossent en nous forçant à acheter leurs fleurs au double du prix!

Pis tsé, c’est pas évident d’innover. À part le bouquet, les chocolats et le p’tit mot d’amour, que peut-on offrir d’autre à quelqu’un que l’on chéri à l’année? Pis avez-vous déjà essayé de réserver un resto le 14 février? Ben non, on sait bien, c’est jamais les filles qui appellent… Par contre, si jamais t’as une bague à sortir, profites-en, c’est le bon timing : c’est une combinaison parfaite qui double les pipo-points…

C’est pire encore quand t’as des enfants : parce qu’à l’école, la conspiration des enseignantes conditionne nos enfants que l’amour c’est aussi entre parents et enfants. En plus, elles préparent nos fils à devenir de parfait cupidons, et montrent à nos filles l’éventail ce à quoi elles pourront s’attendre un jour. Donc toi, le ti-papounet, quand t’arrive avec des fleurs le jeudi, t’es mieux d’en avoir deux de backup pour les enfants… ou une grosse poche de p’tits chocolats en forme de cœurs du Dollorama… sinon il va y avoir du monde de déçu.

Messieurs, n’ayez crainte, je songe tranquillement à un prochain évènement, une journée conçue par les hommes et pour les hommes. Une journée commanditée par Canadian Tire, où nous aussi, chevaliers que nous sommes, pourrons rêver sans angoisse, ne serait-ce que quelques heures, et pourrons nous laisser aimer, tout simplement.

PS. Mon Amour : j’espère que toi et les enfants avez apprécié les fleurs. Aussi, j’ai réservé le resto pour 17h30 demain… Je vous aime!



7 février 2013

Le Criss de Tofu

J’suis un gars ben open en général côté bouffe et y’a vraiment pas grand-chose que j’aime pas, mais j’ai un sérieux problème avec une chose : le tofu. J’ai jamais vu substance aussi insignifiante. J'vous le dis, j'cromprends pas. En passant, c’est pas pour rien, d’après moi, qu’on le trouvait déjà dans la cuisine « mongole » deux siècles avant Jésus-Christ…

J’me rappellerai toujours la fois il y a quelques années où ma chère belle sœur, en plein trip de simplicité volontaire, nous avait accompagnés en camping et avait fourni la saucisse pour le feu de camp. D’la saucisse de tofu, maudit esti! À la brunante, on s'installe autour du feu, on sort les chaises, je sort mes fameux bâtons à saucisses, et on s'installe pour faire chauffer ça. Ben criss, vous savez quoi? J'ai eu beau essayer, la mettre au-dessus du feu, dans le feu, essayer la flamme rouge, la flamme bleue, j’ai jamais réussi à la faire griller. Absence totale de cuisson. J’avais beau la sacrer dans la braise, la virer de bord deux cent fois, rien. Bon j’ai jeté la première, en pensant qu’elle ne « fonctionnait pas », et j’ai essayé avec une autre. Même affaire; rien pantoute. Pas un grésillement, pas de boucane, pas un bruit de jus qui bouille sur les cendres, rien. J’aurais pu rester là jusqu’à l’aube qu’il ne se serait rien passé.

Pis j’vous parle pas du goût, ou plutôt de l’absence de goût. Parce que oui, comme je suis open, j’ai quand même goûté. Ben ça goûtait juste le bâton à saucisse. Le seul petit effluve de viande qui m’est venu à la bouche venait probablement des saucisses qui avaient grillé sur le même bâton la semaine d’avant. C’était tellement pas bon que mêmes la famille de ratons qui passaient dans le coin ont levé le nez sur le morceau que j'avais gentiment lancé dans les bois, par dédain. Si j’me souviens bien, ils me l’avaient même repitché... D’ailleurs, j’suis profondément convaincu que mon bout de saucisse est toujours au même endroit, encore parfaitement intact et toujours aussi inodore.

Non vraiment, y’a rien d’autre qui goûte autant rien que du Tofu. Les addicts vous diront qu’on lui donne le goût de ce avec quoi on le mélange. Belle réponse de marde, ça. Argument-de-béton. Non mais si en tant que tel ça goute rien pis que ça l’air de rien (du semi-mou, beige/gris), pourquoi vous mangez ça? Qui vous force? C’est pas parce qu’on n’a rien d’autre qui peut nous apporter les nutriments nécessaires et qui goûte bon, là… D’ailleurs Wikipédia décris joliement le tofu comme étant « issu du caillage du lait de soja (…) une pâte blanche, molle, peu odorante et assez insipide ». Heille, arrête toé-là! Tu me donnes faim !

En passant, pour les mordus, sachez que ce sont des moines bouddhistes qui l’importèrent au Japon vers le VIIIe siècle, car c’était un bon substitut pour eux qui avaient choisi la misère d'une vie triste, et ne consommaient pas de viande. Mais j’suis personnellement convaincu que ces moines devaient aussi se servir de cette pâte qui peut prendre n’importe quelle forme pour combler d’autres besoins primaires qui leur faisaient défaut, ça se peut pas que ça soit juste culinaire. Vous penserez à ça la prochaine fois que vous en mangerez…

6 février 2013

Cinquante Nuances de malaise

Y’a une situation qui me laisse tout drôle et qui s’est produite à quelques reprises récemment. Assis dans le bus, je me rends compte qu’une jolie dame à côté de moi est en train de lire le best-seller « Cinquante Nuances de Grey » (« Fifty Shades of Grey » pour les intimes). On a beau dire, y’a plus explicite comme littérature, je vous l’accorde, mais ça me laisse toujours un drôle de feeling, mi figue mi-raisin, d’être assis collé à quelqu’un qui lit ça. Pas que je sois prude, au contraire, mais y’a quand même certaines scènes là-dedans me semble qui fit pas avec le pont Champlain à l’heure de pointe.


J’avouerai ici avoir lu le livre en question, comme vous pouvez le deviner, et vraiment par curiosité. Non mais on le voit tellement partout, impossible de ne pas se demander de quoi ça parle, et d’où vient l’engouement. On le voit sur tous les murs en librairie, à la pharmacie, dans le métro, dans les kiosques de journaux. Même l’autre jour, à l’entrée d’un salon funéraire, j’crois en avoir vu un présentoir…

Pour ceux qui n’ont pas lu, c’est un vrai livre de fille; romantisme à l’eau de rose, juste assez de fesses, aucun grand revirement. En gros, on y raconte l’histoire trop parfaite d’une jeune fille vierge et innocente avec un nom de porn star, Anastasia Steel, qui a un TOC de se mordre les babines et qui en l’espace d’une semaine passe de pucelle à experte en fétichisme, sans le dire à sa mère. Elle rencontre, en trébuchant comme une dinde en tailleur sexy, un homme riche, beau et mystérieux, avec un nom on ne peut plus ordinaire, Christian. S’ensuit un long questionnement à savoir si elle va signer le putain contrat, et une fois que c’est fait, elle réalise que ça mène nul part c’t’affaire là, et ça fini.

Une histoire somme toute légère; le monde est pas menacé, et on a tôt fait de cerner les 6 personnages. Bien entendu on est loin de « Le Seigneur des Anneaux », de Tolkien. Quoi que ça aurait peut-être ajouté un p’tit quelque chose de savoir que Galadrielle était fan de BDSM, et que Gollum se servait pas juste de son anneau magique pour attraper du poisson en cachette, mais bon... Reste-t-il qu’on reste quand même accroché une fois commencé, probablement juste pour savoir jusqu’où la jeune pimbèche va accepter d’aller dans les demandes du troublé qui n’aime pas qu’on le touche… innocent!

Reste que y’a un bon moment que j’ai envie d’écrire un livre et j’me demande toujours quel sujet pourrait être intéressant, et vendeur. Quand je vois des femmes de tous âges lire ça en plein autobus, j’me dis que y’a peut-être de quoi à faire avec ça, non?