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28 mars 2012

Pour la cause


N’ayez pas peur, je n’ai pas vraiment envie de parler de la crise de l’éducation ce matin. Le rapport opinions/actions est déjà au-delà du raisonnable, n’en ajoutons pas. J’y ferai par contre une petite allusion ici plus bas. J’ai plutôt envie de déblatérer des causes en général…et de vous faire part de mon avis sur la chose, aussi futile fusse-t-il (ça se dit pas vraiment bien, hein?).

Y’a pas une journée où on n’est pas sollicité pour une bonne cause. Sur la rue, au travail, à la télé, la radio, dans les transports, et plus récemment, les médias sociaux. Remarquez que je ne suis pas en train de dire que d’appuyer une cause est mal. Mais y’a 3 choses qui m’irritent en particulier : la surabondance de causes, l’utilisation de cause dans des buts de marketing évident, et aussi ce que j’appelle « l’appui passif ».

Premièrement, y’a tellement de causes aujourd’hui qu’on dirait qu’on en vient à un point où on les mêle toutes. C’est comme rendu juste une mode, voir une obligation d’avoir une cause à promouvoir, ou à soutenir. Tellement que les causes sont à la veille de se solliciter entre-elles. La preuve, les artistes ne peuvent même plus se permettre de ne pas appuyer ouvertement une cause, au risque d’être regardés de travers. Et le pire du nombre élevé de causes, c’est le nombre de fois où on nous demande de donner pour elles. Si je faisais l’exercice de donner de serait-ce que 10$ à chaque fois qu’on me sollicite pour une cause, j’suis convaincu que j’aurai dépensé en un an de quoi me payer de belles vacances, essentielles pour mon bien être et ma santé personnelle. La solution que j’ai donc « trouvé » pour y remédier : J’ai choisi UNE cause, à laquelle je donne un certain montant tous les mois. Ainsi je fais ma part en société, je contrôle mieux le montant que j’attribue annuellement à des dons de charité, et je me permets surtout d’arrêter de feeler cheap chaque fois que je suis sollicité et que je refuse de donner. Un peu égoïste vous trouvez? Question de perception je crois…

L’autre truc c’est quand ça devient trop évident qu’on se sert d’une cause pour vendre une marque, ou un produit. Là je vais mordre la main qui me nourrira sous peu, mais récemment BELL avait un événement « On cause pour la cause ». Genre que pour chaque appel fait sur leur réseau pendant une journée spécifique, la compagnie donnait un certain montant à une cause. Voyez-vous, je me souviens surtout du slogan de l’événement et d’la compagnie de communication, mais la cause comme tel, pas clair. Combien ils ont reçu au juste? Me souviens pas. Où je veux en venir c’est que si t’as de l’argent à donner à une cause, ben fait un chèque cibole. Tu veux les aider côté communication? Paye-leur du temps d’antenne. Invite pas les gens à se servir de ton produit en promettant un don en échange, ça, je trouve ça cheap, désolé. Mais au moins, j’suis d’accord que de l’argent est donné, c’est au moins ce qui compte en bout de ligne…

Pour finir en beauté, l’appui passif. J’entends par là de cliquer sur LIKE sur Facebook pour soutenir une cause, ou bien de COPIER SUR TON MUR CE MESSAGE SI TU CONNAIS L’AMI D’UN AMI QUI A DÉJÀ EU LE CANCER. Mon avis : c’est facile, ça n’aide personne, et j’trouve ça presque hypocrite. Ça aide juste à avoir l’impression de faire une bonne action, et de soulager sa conscience, mais au bout de la ligne, on fait quoi pour la cause…rien. L’ami qui a besoin d’aide en a-t-il vraiment? Non. Dans le genre actuellement, y’a le trend des carrés rouges sur les vêtements et les profils facebook, soutenant semble-t-il la cause des étudiants. Est-ce que le débat avance? Est-ce que quelqu’un propose des solutions pour faire avancer le dossier? Pense pas, en tout cas j'en ai pas entendu beaucoup. Je me trompe peut-être, mais une chose est sûre, vous ne verrez pas de carré rouge, vert ou jaune sur mon sac à dos. Parce que je n’en ai pas de solution à proposer dans ce cas-ci, c’est pas mon domaine, l’économie.

Vous voulez vraiment aider une cause? Faites du bénévolat, organisez des levées de fonds, courez, marchez, ou donnez simlpement un peu d'argent pour la cause qui vous tient à coeur, mais lâchez le piton LIKE. Un bel exemple d’appui actif : plusieurs de mes collègues vont participer sous peu à une marche de plusieurs kilomètres, et pour l’occasion elles amassent des fonds pour la cause des cancers féminins, et ce de toutes sortent de façons possibles et imaginables. Un gros BRAVO! Par contre les filles, désolé mais vous aurez compris en lisant ce qui précède que je ne vous donnerai pas 20$ chacune… parce que j’ai déjà choisi d’appuyer régulièrement une autre cause, et surtout que ma prochaine paye risquerait d’y passez, et qu’ensuite la survie de ma maison et de ma famille deviendrait inévitablement une nouvelle cause à soutenir…






1 commentaire:

Unknown a dit…

AMEN! C'ets drôle, mais j'avais jamais même flashé sur l'idée de choisir une seule cause et d'y donner régulièrement. J'aime (ou LIKE!).

Mais ça fait des années que j'veux trouver le temps d'aller faire du bénévolat dans une cuisine collective. Shame on me!

Pour l'appui passif, je ne peux que saluer ton point de vue.