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5 décembre 2013

Le côté obscur

Hé misère. J’suis déjà sur la pente descendante. Une ombre noire envahie mon esprit et me tourmente. Je passe tranquillement mais assurément du côté obscur de la force. On the dark side of the moon. Oh, j’étais bien parti cet automne, c’est vrai. J’étais fier de moi, ou presque. Et je m’encourageais en me disant que c’était important de tenir jusqu’en décembre, en prévision des fêtes. J’étais mieux avec moi-même, presque en paix. Mais c’était une grave erreur. J’ai sous-estimé l’ennemi, et là je sens qu’il rassemble ses forces. Ben oui toé, j’ai recommencé à manger des cochonneries.
Le truc c’est que mon sublime cerveau a déjà commencé à se convaincre que puisque j’allais de toute façon tricher tout plein et reprendre du poids pendant les fêtes, et bien à quoi bon tenir jusqu’à là, hein? Ce qu’il est fort, n’est-ce pas… Qu’est-ce que je peux répondre à ça? Toute tentative de résistance est vaine.

Je crois d’ailleurs que tout a commencé avec l’osti de sac de chips Cape Cod du Costco y’a deux semaines. Il est tellement gros ce criss de sac-là que je n’arrive pas à passer au travers; j’suis sûr que c’est un sac sans fond. Ça en vient presque un défi personnel de le finir, auquel je voue toutes mes énergies… et mes soirées. J’me sens comme une p’tite grosse qui se console dans un pot de crème glacée. Sauf que moi ça fait ça crounch, et j’ai même pas de bonne raison. Tous les soirs le sac m’appelle des profondeurs obscures du sous-sol, où je prends soin de le cacher après chaque snack. Car il sait que je vais finir par venir le chercher jusque dans les ténèbres. Oh oui, il le sait, mon précieux…

Hé que c’est dont difficile de manger « moins » et « mieux ». Avec la température de marde qui aide pas ces temps-ci, quoi de mieux qu’un petit dîner avec les potes le midi pour se r’monter le moral, hein mon cochon? Ce midi encore, les gars m’ont traîné de force. Je m’accrochais à ma canne de soupe que je devais manger il y a deux jours déjà, mais je n’ai su échapper à mon sort. Et quand le serveur m’a demandé ce que je voulais, ça a sorti tout seul, sans même réfléchir; je vais prendre le club sandwich, PIS PEUX-TU CHANGER LA FRITE POUR UNE POUTINE SVP? Bravo champion, dans le mile. Ça c’est du solide. Je regardais le fromage en crotte flotter dans la sauce brune épaisse, pis je pleurais par en dedans. Ça fait que je me suis consolé, avec ma pinte de bière et en parlant d’la prochaine partie de pêche.

L’équation est si simple pourtant, mais on dirait que ça n’entre pas hein? Pourquoi on se fait du mal de même? Pourquoi se trouver autant de bonne raisons de se laisser aller? Ça devrait être si facile de manger moins, et être plus beau. Surtout quand t’a un solide fond question beauté, tsé veux dire…


L’important, c’est d’y aller un jour à la fois. Et je recommence drette là. Ce soir je vais essayer d’être sage, et de pas toucher au sac de chips. Hé merde! Vous voyez, sans même y penser j’ai écrit « je vais ESSAYER… ». Je commence déjà inconsciemment à flancher! Maudit Costco à’marde!!!



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