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8 décembre 2013

The show must go on.

En ce beau dimanche après-midi de décembre pas de neige, quoi de mieux que d’aller assister à un pestacle de noël pour enfants dans un petit auditorium miteux de Saint-Hubert. Pas par choix, pas par envie, mais par obligation familiale, lire conflit d’horaire. Bref, voici mon témoignage.

J’sais pas si c’est parce qu’on annonce d’la neige le lendemain, mais en rentrant dans la salle, on sent comme un buzz. C’est trop tranquille, le silence est terrifiant, le sang me glace. Mais ça prend pas 2 minutes, que le son s’élève et qu’on pogne le 80 décibel. Ça se bouscule pour avoir une bonne place. Ça bourdonne rare. Les petits sont fébriles, énervés, presque épeurants. Moi-même, j’ai bourré les enfants de collations pour pas qu’ils aient faim pendant le show, sauf que là je pense que le sucre monte en meringue, et les yeux leurs sortent des orbites. Ils se tapent dans les mains, chantent des ritournelles, rient en parlant de pets. J’ai beau leur dire de relaxer, ils ne m’entendent même pas. J’me demande moi-même si j’suis vraiment là en ce moment.

D’un côté de la salle, une dame se met à crier le nom d’une mère de famille, avec probablement la fille de la dame en question à son bras, qui hurle de peur, d’avoir visiblement perdu sa mère. Elle l'appelle dans la salle, en essayant d'enterrer la gang de mongols, en vain. Elle retourne bredouille, et je crois que la fille ne reverra jamais plus sa mère. J’suis terrifié.

Les gosses en arrière de nous sont carrément débiles. Ils montent sur le banc, descendent du banc, le banc claque, ils remontent sur le banc,  descendent du banc, le banc claque. Et ça recommence comme ça sans arrêt pendant 15 minutes. Je vois au loin de la terreur dans les yeux des quelques pères qui se demandent, eux aussi, l’air hagard, comment ils ont bien pu aboutir ici. Pis là, sans qu’on s’y attende, ahhhhh! Une p’tite crisse de face se pointe en surprise entre mon banc et celui de ma fille… Criss que je fais le saut. Une chance, elle repart aussitôt.

Y'a comme de la houle, la salle bouge j'suis sûr. Un moment donné je crois voir le petit gars qui faisait tourner des assiettes par terre en tapant des mains dans un film sur l’autisme qu’on avait vu au secondaire. Les oreilles me sillent, j'entends pas plus loin que 3 bancs autour de moi. On dirait un show rock, pis c’est pas encore commencé. J’suis même pas mal sûr de voir un autre p’tit débile se faire une ligne de coke sur son banc. Les deux p’tits tannants en arrière de nous ne lâchent pas. La petite Coralie surtout, que sa mère ne cesse de rappeler mollement à l’ordre, j’suis à veille d’aller lui péter la gueule...

Cris de détresse au loin. Une mère un peu débile décide de taper des mains pour appeler le groupe. Soit elle en a assez comme moi, soit c’est une vieille crisse de groupie. Mais une chose est sûre, tout le monde embarque, et là c’est l’euphorie. On pogne le 90 dB. J’ch’tu venu voir les Rolling Stones pis je le sais pas moi là? Le rideau fini par se lever, sur une méga grosse boule disco, et 4 vieux pètes se pointent avec des tuques de noël. Ça va être mémorable…


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