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20 décembre 2011

Promenade sous terre


J’aime ça, moi, en me rendant au boulot le matin, prendre un raccourci au chaud par les souterrains du métro, question de pas geler dehors au grand vent.


Quel bonheur que de marcher dans un vieux tunnel en béton décrépi, surchauffé et où ça sent l’urine de pipi, avec des rigoles d’eau contaminée qui coule sur les murs.


J’aime dont ça ne pas encourager le vieux musicien qui tente encore de percer, parce que y’a pas compris qu’il n’est juste pas très bon.


J’aime ça, marcher sur la pointe des pieds pour pas réveiller les itinérants qui dorment là, ronflant la bouche grande ouverte, dans laquelle on voit leur pas de repas de la veille.


J’aime ça de ne pas pouvoir dépasser la grosse madame qui prend la largeur de l’escalier mécanique à elle seule, avec ses sacs posés à côté d’elle.


J’aime ça me tenir dans le même escalier entre quelqu’un qui pue et quelqu’un d’autre qui sent trop le parfum, parce que ça balance.


J’aime ça comprendre absolument rien quand y’a une annonce urgente au micro, parce que ça sonne comme d’la marde.


J’aime ça, moi, ne pas acheter l’Itinéraire.


Et j’aime dont ça sortir de là en essayant d’ouvrir la porte sans toucher à la poigné pleine de germes sans y toucher avec les mains, pis avoir d’la misère à cause des courants d’air inverses au sens que la porte ouvre.


Que de bonheur…


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