Ouain… Ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit. Pas
par manque d’envie, mais plus par manque d’inspiration faut croire, doublé d’une
pincée de paresse… oh à peine. Mais y’a un sujet qui me titille depuis un brin,
et il faut maintenant que je partage. Faut que ça sorte, pour me libérer. Faudrait
quand même pas commencer la nouvelle année avec une crotte sur le cœur. Mon
problème : les joggueux. Les criss de joggueux.
Premièrement, on va régler une affaire drette en partant, car
comme le dit si bien l’expression « Y’a pas à tortiller du cul pour chier
droit dans une bouteille » : c’est simple, vous nous faites chier.
Oui, voilà, je l’ai dit. Vous nous faites chier les joggueux parce que vous
êtes « trop ». Trop hots. Trop à la mode. Trop dans le vent. Trop en
forme. Trop motivés. Trop beaux. Trop sur Facebook en train de publier que vous
avez couru 75 kilomètres. Même que vous avez trop des beaux souliers. Même votre
p’tite crisse de bouteille d’eau de 25ml au-dessus des fesses nous fait chier. Bon, voilà.
Mais jusque-là, ça va quand même. Comment vous le reprocher?
À part que dans 20 ans ça va coûter cher de genoux artificiels au régime d’assurance-maladie,
on ne peut qu’admirer votre effort pour prendre soin de votre corps. Mais juste
qu’à un certain point quand même. Parce que c’est comme dans toute chose :
y’en a toujours des zélés qui exagèrent. Et devinez de qui il sera question
dans les prochaines lignes?
Les joggueux qui m’énervent vraiment, c’est ceux qui ne
lâchent jamais. Ceux que rien ne pourrait empêcher de sortir pour jogguer. Ni
le froid, ni la neige, ni l’averse, ni la canicule. Rien. Ils se battraient
contre vents et marées pour aller faire leur maudit 5 km. Deux exemples suivront
pour vous expliquer mon point.
Quelques temps avant les fêtes, on a eu une tempête. Pas 3-4
flocons là, mais une tempête. Je me souviens d’un retour à la maison très
pénible, une visibilité nulle, des rues presque impraticables. Tsé quand le
boulot te permet de finir plus tôt à cause de la tempête, c’est parce qui fait
pas beau, là. J’ai réussi de peine et de misère à me rendre au terminus d’autobus,
pour sortir du centre-ville. Rendu sur la rive-sud, fallait que j’aille
chercher les enfants à l’école, et j’ai presque décidé de les laisser là, c’est
tout dire. J’avais d’la misère à rouler droit dans les p’tites rues, malgré les
4 roues motrices de mon véhicule. La lumière du jour avait déjà laissé place à
un blizzard noir.
Tout d’un coup, qu’est-ce que je vois pas sortir d’entre
deux char, pis qui m’oblige à dévier pour pas le frapper? Ben oui, un criss de joggueux.
Pis un esti de beau spécimen, là. En plus du suit habituel en lycra de marde, y’était
équipé en tabarnack : Lunettes aérodynamiques anti-blizzard, crampons au
pied, cache-oreille pour protéger ses écouteurs d’iPhone, question d’être sûr
de rien entendre, pis le summum : des ostis de lumières qui flash après
les coudes. D’la graine de champion.
Tsé tu le sais qu’on voit rien là, c’est pas un secret. Pis
y’a un pied de neige molle déjà dans les rues, ça va pas être un succès ton
affaire, tu t’en doutes bien. T’as vraiment mais vraiment rien de mieux à faire
que de venir courir dehors dans la tempête, de risquer de te blesser, pis de
causer des accidents, mon illuminé? J’avais presque envie de r’culer pis d’le
frapper comme il faut, juste pour voir si ses criss de lumières après les
coudes étaient bien attachées... Tsé y’a comme des fois où il faut savoir prendre
une petite pause, et ça aurait été un criss de bon timing.
L’autre champion, c’est ce midi que je l’ai vu. J’ai bravi
le froid intense de -20C pour aller à la pharmacie et me chercher un sandwich.
Le centre-ville est couvert de glace, après le verglas d’hier. Les trottoirs
sont glacés, y’a presque pas d’abrasif. Sur
Ste-Catherine, les gens se tiennent presque les uns aux autres pour avancer. J’sors
du magasin, pis j’me gèle presque une main parce que j’ai pas pris le temps de
mettre mon gant à l’intérieur. Les narines me collent, mes yeux pleurent de
froid.
Je m’avance au coin de Guy pour traverser, pis c’est là que
je le vois. Le grand crisse de chevreuil qui s’en vient avec ses cuissards
noirs, sa tuque noire, et sa veste moulante en kevlar noir; tsé le kit « sexy
et non-visible ». Esti que y’avait pas l’air stable. Pis il s’en venait sur
un osti de temps. Y’avait d’la misère à s’arrêter à la lumière, tellement y’avait
pas de prise sur la glace. Pis le pire, c’est que y’était presque fâché après
les gens qui se tassaient pas à temps pour le laisser courir de tout son gré.
Un beau brillant là tsé. J’ai falli lui pitcher mon Dagwoods de 10 pouce dans
la face juste pour le voir tomber pis y dire d’aller travailler au lieu de
courir sur la glace comme Bambi...
Donc les joggueux je vous le demande. Ce soir, y’a de la
glace partout et il va faire moins trente; prenez-donc un brake, vous le
méritez bien. Suivez plutôt mon exemple : faites un peu d’exercice en
dedans, au chaud et en sécurité, dans votre salon ou, comme moi, au sous-sol…
près du bar.
2 commentaires:
IDEM Les tab****ak de cyclistes l'hiver su a glace
ça, c'est une autre histoire :)
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